Les dommages causés par la tornade qui a touché la ville de Gatineau au Québec, le 22 septembre 2018 (Crédit photo : Reuters/Chris Wattie)

Catastrophes naturelles : comment le Québec et le Canada peuvent-ils être touchés?

Tremblements de terre meurtriers en Indonésie, ouragans dévastateurs aux États-Unis, inondations record en Europe, ces dernières semaines, la planète semble sous pression. Sommes-nous ici au Canada préservé de telles catastrophes naturelles?

Évidemment, au fil de son histoire, le pays a connu lui aussi plusieurs phénomènes climatiques ou terrestres dévastateurs. Mais ces phénomènes vont-ils s’empirer ou s’accroître? On en discute avec Philippe Gachon, professeur au département de géographie à l’Université du Québec à Montréal.

Également président du Comité scientifique de l’Institut des sciences de l’environnement et titulaire de la Chaire de recherche stratégique sur les « risques hydrométéorologiques liés aux changements climatiques », Philippe Gagnon suit la situation de prêt.

« Depuis les années 1950, les scientifiques peuvent maintenant dresser un portrait. Sur l’ensemble des catastrophes naturelles, qu’ils soient géophysiques (tsunamis, éruptions volcaniques ou tremblements de terre) versus toutes les autres catastrophes naturelles qui sont d’origine météorologique ou climatique, on ne voit pas d’augmentation sur l’ensemble du globe. Par contre, toute la partie d’origine hydrométéorologique (inondations, tempêtes, sécheresses, vagues de chaleur, etc.), elles sont en augmentation sur la planète de façon quasi exponentielle. »

Écoutez l’entrevue avec Philippe Gachon (11 minutes et 21 secondes)

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Selon le professeur, le Canada connaît à son tour une augmentation des catastrophes reliées aux inondations un peu partout au pays. « On voit d’ailleurs des événements de plus en plus fréquents et intenses qui engendre des pertes humaines et des coûts économiques importants. Si l’on prend seulement l’exemple des inondations chez nous, c’est à peu près 40 % de toutes les catastrophes au pays, mais qui correspondent à 75 % des coûts économiques annuels dans ce qu’on appelle les ASC, les aides du gouvernement fédéral versé aux sinistrés via les provinces. »

La communauté scientifique anticipe d’ailleurs une plus grande fréquence des phénomènes extrêmes. « L’atmosphère plus chaude a une capacité de contenir plus d’humidité. Plus la température est élevée, plus l’humidité contenue dans l’atmosphère peut-être importante et cela peut se transférer en précipitation très intense. »

Même si les ouragans ne touchent pas directement le territoire canadien qui se situe beaucoup plus au nord, cela ne veut pas dire que le pays est exempt de certaines dépressions violentes, rappelle M. Gagnon. « On l’a vu dans le passé à plusieurs reprises : des ouragans tropicaux transformés en tempêtes extra tropicales atteindre nos régions, notamment les Maritimes. »

Les faits

À l’échelle mondiale, le bilan des catastrophes naturelles ne cesse de s’alourdir. Dans un rapport publié par la Banque mondiale, les événements climatiques extrêmes, dont le coût annuel s’élève à 520 milliards de dollars, ont fait basculer plus de 26 millions de personnes dans la pauvreté. Chez nous aussi, les catastrophes climatiques semblent se multiplier. Rien qu’en 2017, Montréal et Toronto ont connu des inondations record, tandis que la Colombie-Britannique a vécu la pire saison des feux de forêt de son histoire.

D’un océan à l’autre, les impacts sont donc multiples. La hausse des températures accélère la pollution atmosphérique tout en précipitant la fonte des glaces. On annonce une perte complète de la banquise en été et à un rétrécissement continu de la calotte glaciaire. À ce titre, le passage du Nord-Ouest (c.f. photo), dorénavant accessible par les navires du monde entier, a poussé le Canada à asseoir sa souveraineté dans ce secteur convoité par d’autres pays. La voie maritime qui relie le nord de l’Atlantique au nord du Pacifique s’avère un enjeu territorial majeur.

Consultez notre long format : Le Canada face aux défis des changements climatiques

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat sonnait l'alarme la semaine dernière sur les changements climatiques, une menace qui n'épargne personne. Selon Fernand Saurette, biologiste et enseignant à l'Université de Saint-Boniface, on voit déjà des perturbations dans le climat des Prairies.

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Catégories : Environnement et vie animale
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