Fumeur marijuana

Photo Credit: PC / Kevin Frayer

Un pas de plus vers la légalisation complète de la marijuana au Canada

Le Parti libéral du Canada lance une pétition en ligne pour légaliser la marijuana

Le PLC l’un des deux grands partis d’opposition au Canada a mis en ligne une pétition en faveur de la légalisation de la marijuana.

Voyez la pétition en ligne du Parti libéral du Canada sur la légalisation de la marijuana

Le parti emboîte ainsi le pas à son jeune chef de parti, Justin Trudeau, qui s’était prononcé à la fin de juillet en faveur de la légalisation du cannabis.

Selon les libéraux, la lutte contre le trafic de marijuana est un échec, et il serait plus rentable de légaliser et de taxer la marijuana.

Tandis que les gangs criminels et les bandits s’enrichissent en vendant de la marijuana, la prohibition a coûté aux contribuables canadiens plus de 500 millions de dollars depuis 2006 selon eux.

Toujours selon les responsables du PLC, l’actuel premier ministre du Canada, le conservateur, Stephen Harper continue de se battre dans une guerre contre la drogue qui a échoué et qui a donné lieu à près de 475 000 arrestations de Canadiens sur des accusations liées à la marijuana.

Justin Trudeau plus ouvert à la consommation de la marijuana

Le 26 juillet dernier, alors qu’il était de passage en Colombie- Britannique sur la côte ouest-canadienne le chef du Parti libéral a indiqué qu’après mûre réflexion il appuyait désormais la légalisation de la marijuana.

Il s’agit pour lui d’une nouvelle position . Jusqu’à tout récemment, Justin Trudeau appuyait la décriminalisation de la marijuana et exprimait un certain scepticisme quant à une légalisation complète, même si son parti avait adopté cette position en janvier 2012.

« J’ai beaucoup écouté, beaucoup lu et me suis intéressé de près aux études qui sont sorties sur la question et j’ai réalisé que la légalisation est la voie responsable », a-t-il déclaré lors d’un arrêt à English Bay, dans le quartier West End de Vancouver.

« La marijuana n’est pas un supplément alimentaire », a-t-il ajouté. « Ce n’est pas super pour la santé, mais, tel que le démontrent plusieurs études, ce n’est pas pire pour la santé que la cigarette ou l’alcool. »

Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, lors de son passage en Colombie-Britannique à la fin juillet.
Le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, lors de son passage en Colombie-Britannique à la fin juillet. © Radio-Canada

Des conservateurs fulminent

Le gouvernement conservateur se demande si Justin Trudeau a le jugement nécessaire pour devenir premier ministre du Canada.

« Ces drogues sont illégales en raison des effets néfastes qu’elles ont sur ceux qui les consomment et sur la société », a écrit le parti sur son site Internet. « Nous allons continuer de protéger les intérêts des familles de ce pays. Notre gouvernement n’a aucun intérêt à ce que la marijuana soit légalisée ou à ce qu’elle devienne plus accessible aux jeunes. »

En appui à leur argument, les conservateurs ont cité des déclarations faites par l’Association canadienne des policiers, un ancien commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, le réseau de prévention de la drogue du Canada (DPNC) et un criminologue de l’Université de la Vallée-du-Fraser.

Les militants promarijuana se réjouissent

Ceux qui militent en faveur de la marijuana applaudissent la nouvelle position de Justin Trudau.

« Qu’un candidat au poste de premier ministre dise qu’il veut légaliser la marijuana permet de poursuivre la démarginalisation de cette idée », explique Dana Larsen.

Ce dernier ajoute qu’à une époque, seulement les anciens politiciens se prononçaient sur la légalisation, puis les politiciens toujours en place se sont aussi mis à se prononcer.

L’ancien procureur général libéral de la Colombie-Britannique, Geoff Plant, et son ancien premier ministre NPD Ujjal Dosanjh ont tous deux demandé la légalisation et la réglementation de la marijuana. Ils font partie d’une coalition provinciale, Stop de Violence B.C., qui a noté que plusieurs sondages indiquent que la majorité des Britanno-Colombiens sont d’accord avec eux.

« Ceci démontre à quel point la question a évolué d’une position marginale il y a 10, 20 ou 30 ans pour devenir une position partagée par la majorité des Canadiens et sur laquelle les politiciens n’hésitent pas à s’exprimer », souligne Dana Larsen.

Jody Emery affirme que c’est magnifique que Justin Trudeau se soit joint au mouvement pour la légalisation de la marijuana.

« Je ne sais pas si cela aura un impact sur la situation de Marc [Emery] », a-t-elle dit « Mais je suis heureuse de savoir que lorsqu’il reviendra à la maison nous aurons un candidat au poste de premier ministre qui est en faveur d’une réforme des lois sur la marijuana. »

Voyez la pétition en ligne du Parti libéral du Canada sur la légalisation de la marijuana

Des exposants prennent part au festival annuel de la marijuana thérapeutique, au centre Pacific National Exhibition, à Vancouver, le 28 juin 2013.
Des exposants prennent part au festival annuel de la marijuana thérapeutique, au centre Pacific National Exhibition, à Vancouver, le 28 juin 2013. © Radio-Canada/Richard Zussman

Le saviez-vous?

  • Depuis les années 2000, le Canada et plusieurs autres pays ont commencé à distinguer l’usage médical du cannabis de la possession simple de cannabis. C’est aussi le cas de seize États des États-Unis, bien qu’une récente décision au niveau fédéral contredise cette politique.
  • La culture, la possession pour usage privé et la distribution sont généralement réglementées. Les lois varient néanmoins d’un pays à l’autre.
  • Depuis 1997, le cannabis est régi par la loi réglementant certaines drogues et autres substances. D’après cette loi, la possession non autorisée, le trafic, la possession en vue d’en faire le trafic, la production, l’importation et l’exportation sont jugés illégaux. Les sanctions sont différentes en fonction du délit. Cependant, la loi laisse beaucoup de pouvoir aux juges qui imposent la peine.
  • Pour avoir fait de la production, la sanction est d’une peine maximale de sept ans d’emprisonnement. Pour l’importation, la sanction est l’emprisonnement à vie. Pour la possession dans le but de trafic et le trafic, les sanctions sont une peine d’emprisonnement à vie si la quantité est supérieure à trois kilogrammes et de cinq ans si elle est inférieure à trois kilogrammes.
  • Pour la possession simple, les sanctions sont d’un maximum de cinq ans d’emprisonnement si la quantité dépasse trente grammes et d’un maximum de mille dollars d’amende ou de six mois en prison pour moins de trente grammes.
Catégories : Politique, Santé, Société
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