Un organisme national suscite la controverse à Edmonton en Alberta depuis le lancement d’une campagne de lutte contre le trafic d’êtres humains et la prostitution forcée. Se voulant satirique, la publicité du groupe Chrysalis Anti-Human Trafficking Network, mise en ligne sur son site internet, semble plutôt encourager le recrutement de filles à des fins d’exploitation sexuelle.
La page d’accueil de SexWork4U.com montre une adolescente légèrement vêtue. À côté d’elle, on peut lire : « On recrute actuellement des enfants pour le travail de sexe. Commencez aujourd’hui une carrière prometteuse (Now recruiting child sex workers. Start a rewarding career today) ».
Toujours sur le mode de la satire, le site énumère des raisons pour lesquelles le travail dans l’industrie du sexe serait tentant : bon salaire, une chambre moins chère, des occasions de voyager.
Le ton de parodie ne change pas quand SexWork4U.com aborde les mythes et les réalités sur l’industrie du sexe, invite à devenir travailleuse du sexe, demande de recommander ce travail à des amis et à sa famille, ou précise la mission de la campagne.
La campagne du groupe Chrysalis Anti-Human Trafficking Network, qui combat le trafic d’êtres humains et l’exploitation sexuelle, utilise aussi Twitter et des affiches dans les rues.
« Il est possible pour quelqu’un de croire qu’il s’agit vraiment d’une publicité pour la prostitution. Si je touche sur cette page, je suis transporté vers une autre page. Alors on a l’impression que ce site induit en erreur. Il faut davantage de clarification », soutient Mark Cherrington, un intervenant des services à la jeunesse d’Edmonton qui s’inquiète de ce qu’il appelle l’ambiguïté, le ton alarmant et le mauvais goût de cette initiative.
Selon M. Cherrington, la campagne est un travail bâclé, un coup de marketing complètement raté.
L’organisme CEASE (Centre to End All Sexual Exploitation), qui combat l’exploitation sexuelle à Edmonton, redoute également que SexWork4U.com induise en erreur les personnes naïves.
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