Les confessions du cycliste canadien Ryder Hesjedal

Confronté à des allégations de dopage, le cycliste canadien Ryder Hesjedal a admis ses torts. Il a avoué, mercredi, avoir fait l’usage de produits dopants il y a plus d’une décennie.

« Je présente mes excuses sincères pour mon implication dans le passé sombre du sport, a déclaré Hesjedal dans un communiqué.

« Il y a plus d’une décennie, j’ai choisi la mauvaise voie. Et même si ces erreurs sont survenues il y a plus de 10 ans, et qu’elles ont été brèves, cela ne change pas le fait que je les ai faites, que je dois vivre avec et que je suis désolé qu’elles se soient produites. »

Hesjedal, vainqueur du Giro en 2012, affirme d’ailleurs qu’il a collaboré avec les autorités concernant cet épisode de sa carrière.

« J’ai été contacté par les agences antidopage il y a un an. J’ai été ouvert et honnête à propos de mon passé. »

Rasmussen, à l’origine de tout

Cette confession survient à la suite des allégations de l’ancien coureur danois Michael Rasmussen. Ce dernier affirme, dans sa biographie, avoir montré au cycliste canadien Ryder Hesjedal comment se doper à l’EPO dès 2003.

Rasmussen fait ses allégations dans sa biographie, Gul Feber (La fièvre jaune), à paraître lundi.

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Michael Rasmussen © AFP/JERRY LAMPEN

Le cycliste danois vise également Rolf Sorensen, Nicki Sorenson, Frank Hoj et d’autres coureurs. Il affirme que l’Union cycliste internationale (UCI) était au courant.

Michael Rasmussen a été évincé du Tour de France  2007, au moment où il se dirigeait vers une victoire certaine, quand son équipe a révélé qu’il avait échoué à des tests antidopage.

Rasmussen aurait également fourni des conseils aux Canadiens Seamus McGrath et Chris Sheppard. Ces derniers ont refusé de commenter.

Les coéquipiers nient tout

En 2004, Hoj, un coéquipier de Rasmussen, aurait fait entrer clandestinement des ampoules de cortisone dans le village olympique d’Athènes. Elles auraient été cachées dans des lecteurs MP3 pour ensuite être consommées par ces deux cyclistes et probablement par un de leurs coéquipiers, Nicki Sorenson.

Hoj réfute ces allégations dans un communiqué publié sur BT.dk. Il s’agit selon lui d’une histoire « violente et diffamatoire » écrite par un cycliste qui a choisi une carrière « basée sur la déception et les mensonges ».

Sorenson se serait aussi procuré de l’EPO et des hormones de croissance dans une pharmacie espagnole en compagnie de Rasmussen, en 2003. Il nie tous les propos à son sujet.

En prévision des Championnats du monde à Lisbonne, en 2003, Rolf  Sorenson aurait pris de la cortisone en présence de Rasmussen. À l’instar des autres accusés, il réfute cette allégation.

L’UCI impliquée

Rasmussen accuse l’UCI de ne pas l’avoir empêché de participer au Tour de France de 2005, alors qu’il présentait des symptômes évidents de dopage. Des échantillons auraient révélé la présence de substances interdites dans son sang, mais les organisateurs auraient fermé l’œil.

Cette même année, Rasmussen a remporté l’étape de montagne à Mulhouse et le titre de Roi des montagnes à Paris. Il a terminé au 7e rang du classement général.

Cyclisme Canada réagit

Cyclisme Canada a plus tôt exprimé ses préoccupations par voie de communiqué. Les allégations à l’endroit de Hesjedal, McGrath et Sheppard montrent l’importance d’un accord entre l’UCI et l’Agence mondiale antidopage (AMA) pour les cas « historiques » de dopage, insiste l’organisation.

Le code de l’AMA ne s’applique pas aux infractions commises il y a plus de huit ans. Les trois cyclistes canadiens sont donc à l’abri des sanctions de cette agence.

Selon Cyclisme Canada, l’UCI et l’AMA devraient développer un programme d’amnistie pour répondre aux cas de dopage trop anciens pour être soumis à la réglementation de l’AMA. Cela permettrait de traiter de cas historiques et d’en apprendre davantage sur le dopage et les méthodes employées pour éviter la détection, affirme-t-elle.

La réticence des athlètes à se prononcer au sujet de leur expérience de dopage nuit sérieusement à la lutte aux substances illicites, selon elle.

Cyclisme Canada a tenu à réaffirmer sa ferme opposition au dopage et son intention de punir sévèrement ceux qui contreviennent aux règlements antidopage.

RCI avec Radio-Canada

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