3 000 kilomètres, de Pond Inlet à Inuvik

3 000 kilomètres, de Pond Inlet à Inuvik
Photo Credit: Susan Eaton/Twitter

3 000 kilomètres avec des narvals et des bélugas

Une auteure de livres de voyages, aventurière et scientifique de Calgary en Alberta est arrivée à persuader neuf femmes de l’accompagner dans un périple de 3 000 kilomètres à la nage avec masque et tuba, de Pont Inlet au Nunavut à Inuvik dans les Territoires du Nord-Ouest.

 Susan R. Eaton
Susan R. Eaton © Emory Kristof

Susan R. Eaton parle avec passion de cette aventure à venir qui vise à mettre de l’avant la condition féminine chez les Inuit tout en mettant l’accent sur le réchauffement climatique et ses effets sur les populations nordiques, tant humaines qu’animales.

« Il ne s’agit pas seulement de réaliser un record mondial. Il ne sera pas seulement question de changements climatiques. C’est une grande rencontre prévue avec les gens du Nord afin d’entendre leurs versions, leurs histoires entourant les changements climatiques, les changements qui s’opèrent dans l’océan arctique et comment tout cela les affecte aujourd’hui » souligne madame Eaton.

L’été dernier, Susan Eaton faisait partie d’un groupe de touristes qui faisait un trek au nord de l’île de Baffin, groupe qui a été secouru par hélicoptère quand la surface glacée sur laquelle ils marchaient s’est subitement détachée et est partie à la dérive.

Cette opération de sauvetage aura coûté la jolie somme de 2,7 millions de dollars aux Forces canadiennes, responsables de ce genre d’opération dans le Nord.

Qui qu’il en soit Susan Eaton n’est pas découragée pour autant et ces mésaventure ne l’a pas dissuadée de récidiver.

Le projet dont il est question maintenant germe dans son esprit depuis près de trois ans. À ce jour, tout l’aspect logistique de l’aventure est en place.

Des combinaisons de plongée chauffantes et des scooters sous-marins

Les femmes qui prendront part au périple ont déjà affrété un bateau d’expéditions touristiques qui servira de camp de base mobile. Elles plongeront à l’eau à tour de rôle, vêtues d’une combinaison de plongée munie de sous-vêtements chauffants qui fonctionnent grâce à une pile rechargeable.

Plutôt que de constamment nager, les plongeuses se serviront d’un « véhicule de propulsion pour plongeur » d’un peu plus d’un mètre de long, muni d’une petite hélice, et qui peut voyager à 4 ou 5 kmh.

Le projet original prévoir qu’il y aura toujours au moins une plongeuse à l’eau, tant qu’il y aura de la lumière du jour.

Que voit-on quand on nage avec masque et tuba dans le Haut Arctique canadien?

En eaux peu profondes, on peu voir de petits animaux, des organismes invertébrés et des algues.

« Par contre, quand nous traverserons le détroit de Davis, là où les eaux sont très profondes, plusieurs centaines de mètres en fait, il fera carrément noir sous l’eau. »

Des aquariums portables

L’expérience de Susan R. Eaton en nage dans des conditions extrêmes est reconnue.

Elle a déjà nagé en compagnie de belugas dans l’estuaire de la rivière Churchill dans la baie d’Hudson; elle a aussi dirigé des plongées en Antarctique.

L’été dernier, tout près de l’île de Baffin, elle plongeait entourée de narvals et de bélugas alors qu’elle était avec la compagnie de voyages d’aventure Arctic Kingdom (trad. : Royaume arctique) quand la surface de glace sur laquelle elle se trouvait s’est détachée et est partie à la dérive.

Au cours du voyage à venir, elle espère pouvoir partager ses expériences avec les gens qui habitent le long de la côte de l’océan arctique, des gens qui ne vont que très rarement à l’eau pour nager.

Le bateau/camp de base transportera des aquariums portables de sorte que, lors que l’expédition accostera dans les communautés riveraines, on pourra présenter des exemples de vie marine de chez eux. Après tout au plus cinq heures dans ces aquariums, les poissons, crustacés et autre organismes vivants seront retournés dans leur milieu naturel.

« Nous voulons mettre l’accent sur le volet éducation de notre périple. Bien humblement, nous espérons pouvoir communiquer avec les gens qui vivent dans le Nord.»

L’équipe de madame Eaton a aussi invité des chercheurs qui étudient les changements climatiques. Ils feront notamment des prélèvements d’échantillons d’eau afin d’étudier la salinité et les températures de l’océan arctique.

Au cours de l’été 2014, l’équipe espère pouvoir naviguer du Labrador jusqu’à l’île de Baffin puis au Groenland afin de tester les équipements et leur niveau de préparation.

La grande aventure aura lieu à l’été 2016.

Susan R. Eaton croit qu’il faudra à son groupe une centaine de jour pour parcourir ces 3 000 kilomètres. De plus, ces 3 000 kilomètres avec masque et tuba, si réalisés, constitueront un record mondial.

« Pourquoi les explorateurs se lancent-ils des défis du genre, ajoute Susan Eaton. C’est simple, c’est parce que c’est là! »

Voici des images prises près de l’île de Baffin, avec le bris de banquise qui a forcé l’évacuation des aventuriers amenés  par Artic Kingdon.

Catégories : Autochtones, Environnement et vie animale, International, Société
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