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Le panier d’épicerie coûte de plus en plus cher au Canada

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Les consommateurs canadiens ont payé la viande 12,5 % plus cher en mai dernier qu’en mai 2013.  Les prix du poisson et des fruits de mer étaient 9 % plus élevés, tandis que ceux des fruits et des légumes avaient augmenté de 8,5 %.

Les prix de la plupart des aliments au Canada sont en hausse constante depuis 2007.  D’ailleurs, ils ont grimpé plus rapidement que ceux de tous les autres produits et services qui composent l’indice des prix à la consommation, selon Statistique Canada.

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Selon l’agroéconomiste Pascal Thériault, qui enseigne à l’Université McGill, il est peu probable qu’une baisse survienne à court terme « surtout pour ce qui est du prix de la viande parce qu’il y a un délai  entre la production de la denrée initiale et la consommation ou l’achat de l’aliment au bout de la chaîne.»

Il relativise cependant la situation.  «Se nourrir reste relativement très peu cher dans un pays comme le Canada, où on dépense peut-être 15 % de notre revenu disponible» à cette fin.  «Ce n’est rien comparé à certains pays où 50 % ou 60 % du revenu va aller vers l’alimentation.»

Un sondage réalisé l’année dernière auprès de 3024 personnes révélait qu’un adulte canadien dépense en moyenne 411 $ par mois pour son épicerie.

Les causes sont multiples

Plusieurs facteurs ont une incidence sur l’offre et la demande et contribuent à l’inflation des prix des aliments, dont les conditions météorologiques et les maladies.

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Prenons par exemple les oranges, que le Canada importe.  Elles étaient 24,6% plus chères en mai dernier qu’en mai 2013 parce que la récolte à venir s’annonce désastreuse en Floride.  L’État américain prévoit connaître sa  pire saison en plus de 20 ans, puisqu’une bactérie ravage les champs d’agrumes et les ouragans menacent aussi la production à venir.

Le recul du dollar canadien fait aussi augmenter le prix des produits importés, tout comme la hausse du prix du carburant, qui se répercute sur les coûts de transport.

Le phénomène est mondial

Plus tôt cette année, l’ONU et la Banque mondiale sonnaient l’alarme car les prix des principaux aliments de base ont augmenté de 4 % dans le monde, entre les mois de janvier et avril.

Dans une entrevue accordée récemment au journal Le Monde, l’ex-rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation, expliquait que les facteurs structurels à l’origine de la crise alimentaire de 2008 existent toujours.

De l’avis d’Olivier De Schutter, il est concevable que le scénario se reproduise.  «Nous allons au-devant d’une période de prix alimentaires élevés et volatils, qui vont nécessiter de la part des gouvernements des mesures beaucoup plus énergiques que celles qui ont été prises jusqu’à présent.»

En juin, l’indice mensuel des prix des produits alimentaire de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) baissait pour le troisième mois consécutif, mais de bien peu — soit de 1,8 % — et les prix demeurent historiquement élevés.

Catégories : Économie, Société
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