Un animal affamé retiré d'une ferme à Tecumseh en Ontario
Photo Credit: Radio-Canada / Sarah-Émilie Bouchard

Comment les Canadiens traitent-ils leurs animaux?

D’une part, il y a les amoureux des animaux, ceux qui ont un animal de compagnie et qui s’en occupent correctement, il y a aussi ceux qui les traitent comme si c’était leur enfant.   D’un autre côté, il y a ceux qui leur font vivre les pires sévices.  Encore dernièrement, des employés d’une ferme en Colombie-Britannique ont été filmés en train de maltraiter des vaches.  Il y a aussi ceux qui, les vacances venues, abandonnent leur animal soit dans un refuge ou tristement sur le bord d’une route.

Un chien qui attendait d'être adopté à la SPCA de Montréal, le samedi 12 juillet 2014.
Un chien qui attendait d’être adopté à la SPCA de Montréal, le samedi 12 juillet. © ICI Radio-Canada

Que sont donc les animaux au Canada au sens de la loi? Ils ne sont rien et n’ont aucun droit.

Il existe bien au Québec une loi pénale sur la protection sanitaire des animaux, relevant du ministère de l’Agriculture.  Cette loi, même si elle a subi quelques modifications en juin 2012, demeure incomplète pour assurer une protection adéquate des animaux.  Une lacune de taille, que l’on retrouve aussi dans les lois de plusieurs autres provinces, concerne les activités d’agriculture qui sont exemptées tant qu’elles sont pratiquées selon les standards de l’industrie.   En clair, les animaux de ferme ne reçoivent aucune protection pourvu qu’ils soient traités selon les normes de l’industrie qui s’autorèglemente.

L’Université du Québec à Montréal (UQAM) organise aujourd’hui (16 juillet) un colloque sur le droit animal et les droits des animaux.

Des professeurs, juristes et militants viennent y défendre l’importance d’accorder aux animaux le statut d’être sensible devant la loi.

© AFP/AFP/Charly Triballeau

Que faire pour améliorer le droit des animaux?

Si on leur accorde ce statut d’être sensible, qu’est-ce que ça va changer pour eux et pour nous?

Maître Sophie Gaillard est avocate à la SPCA de Montréal, la Société pour la Prévention de la Cruauté envers les Animaux.

Elle et Martin Gilbert, un chercheur postdoctoral à l’Université McGill de Montréal, en collaboration avec l’auteure de l’ouvrage Vache à lait : dix mythes de l’industrie laitière, Élise Desaulniers, ont écrit un manifeste au titre sans ambiguïté : Les animaux ne sont pas des choses, élaboré à partir de considérations en sciences et en éthique animale. L’objectif de ce manifeste est de provoquer le débat au Québec vis-à-vis du statut juridique de l’animal en espérant que le tout débouche en un projet de loi pour reconnaitre aux animaux un statut autre que celui de bien-meubles. En 6 mois, près de 46 000 personnes l’ont déjà signé.

Entrevue avec Me Sophie Gaillard :

Écoutez

« La souffrance que l’on inflige aux humains est jugée, par la plupart des humains, comme étant immorale. Par conséquent, de l’infliger est contre la loi. Ceci n’est pas le cas quand la victime est un animal. Nous ne sommes pas conscients de l’agonie qui est la leur dans les abattoirs, ni du fait que nous soutenons cette agonie par nos pratiques de consommation. » Étienne Harnad, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sciences cognitives à l’Université du Québec à Montréal.

Catégories : Société
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