Projet de Développement international de l'UPA à Tchintaburadem, au Niger
Photo Credit: UPA DI

OSC canadiennes: moins de financement, moins d’impact à l’étranger

La révision des politiques d’Ottawa en matière de développement et l’absence de financement ont profondément nui au travail des organisations de la société civile  (OSC) oeuvrant dans le développement international au cours des trois dernières années.

Le Conseil canadien pour la coopération internationale (CCCI) et le Réseau de coordination des conseils provinciaux et régionaux pour la coopération internationale (RCC) en arrivent à cette conclusion après avoir sondé 138 OSC.

Dans leur rapport, le CCCI et le RCC affirment qu’un grand nombre d’organismes canadiens (44% de l’échantillon) ont subi les de nombreux changements dans leur environnement de travail, tant à l’étranger qu’au Canada depuis le passage, en 2010 du traditionnel financement institutionnel à un mécanisme d’appels de propositions beaucoup plus aléatoire.  

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Il en résulte une absence de financement prévisible pour les organisations. Une situation qui affecte plus négativement les plus petites organisations que les plus grandes.

Gervais L’Heureux, directeur général de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale (AQOCI), s’en inquiète: « Dans le contexte actuel, elles doivent compétitionner avec de plus grandes organisations. Nous avons besoin d’un mécanisme de financement qui reconnaît et répond à un plus grand éventail de rôles et d’expertises. »

Cette absence de garantie d’un financement fixe et prévisible ne permet pas aux OSC canadiennes de mettre en œuvre leurs programmes sur le terrain.

Ce qui, par ricochet, porte préjudice tant aux millions de personnes dont le bien-être dépend en partie de ces organisations canadiennes qu’à leurs partenaires locaux.

Outre la perte du financement du Ministère des affaires étrangères, du commerce et du développement, les OSC sont indisposées par la longue attente de la réponse aux propositions soumises au Ministère. Des délais pouvant dépasser 12 mois.

Chantal Havard, Agente de communications et de relations gouvernementales au CCCI explique d’abord Didier Oti la principale constatation du sondage

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RECOMMANDATIONS POUR LE GOUVERNEMENT CANADIEN

1. Sur les mécanismes de financement :

Le MAÉCD devrait appuyer une diversité d’OSC, en s’appuyant sur les dizaines d’années d’expérience qu’elles possèdent, ce qui aurait pour effet de maximiser la contribution des OSC aux résultats du développement.

2. Sur la diversification des revenus :

Le MAÉCD devrait aider les OSC canadiennes à obtenir du financement de la part d’autres donateurs bilatéraux et multilatéraux en facilitant les contacts, les références, le co-financement et autres activités promotionnelles et en développant des initiatives comme la documentation et le partage des cas de réussite et des leçons retenues, et en proposant des opportunités de renforcement des capacités.

3. Sur l’engagement du public :

Le MAÉCD devrait développer des mécanismes de financement réactifs afin d’appuyer l’engagement actif des Canadiens dans la coopération pour le développement, à travers le large éventail des possibilités d’engagement du public, dont le plaidoyer pour des politiques et pratiques de développement efficaces.

4. Sur le dialogue multipartite :

Le gouvernement canadien devrait instaurer un dialogue régulier, institutionnalisé et multipartite pour faire naître une coopération au développement plus efficace et plus inclusive pour les différentes OSC, offrant ainsi une opportunité de puiser dans la sagesse et l’expérience collective de différents acteurs autour d’objectifs communs.

5. Sur les enjeux réglementaires pour la société civile :

Le gouvernement canadien devrait promouvoir des rencontres régulières entre le MAECD, le ministère des Finances, l’Agence du revenu du Canada (ARC) et les organismes de bienfaisance canadiens qui travaillent à l’étranger.

(Source: CCCI/RCC)

Catégories : Économie, International, Politique, Société
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