Au XXIe siècle, se servir d’un ordinateur ou d’une tablette électronique dans une salle de classe est ce qu’il y a de plus normal. Mais en profiter pour naviguer sur des sites internet sans rapport avec le cours ou se servir du téléphone intelligent pour communiquer sur des sujets non liés au cours sont considérés comme des distractions et font souvent l’objet de rappels à l’ordre par les enseignants.
Pourquoi? Parce que la technologie mobile dont les effets positifs sont avérés, peut aussi être une grande source de distraction.
D’ailleurs diverses recherches inspirées de la psychologie cognitive montrent que l’attention, qui au départ un processus sélectif, est forcément limitée lorsqu’elle doit être partagée entre deux ou plusieurs tâches simultanées. L’exécution de chaque tâche en pâtira.
La technologie mobile est là pour rester. Il faut donc savoir s’en accommoder.
Selon un sondage en ligne réalisé par Intel Canada, la majorité des étudiants suivant un cursus scolaire postsecondaire et professeurs canadiens reconnaissent les effets positifs de la technologie mobile en classe. Elle favorise le niveau d’engagement, la responsabilisation et la collaboration des étudiants, en plus de les aider à surmonter les limites des cours magistraux offerts aux grands groupes.
Ainsi quasiment 8 répondants sur 10 (78%) et 1 sur 2 (52%) font respectivement leurs recherches et leurs devoirs en ligne. La collaboration entre étudiants (87%) et les échanges avec les enseignants (86%) font partie des tâches scolaires les plus effectuées en ligne.
Mais les étudiants ne sont pas naïfs : la moitié des sondés reconnaissent que la technologie comme source de distraction est une réelle préoccupation. Toutefois, près de huit étudiants sur dix (79%) pensent que l’usage de la technologie mobile est complémentaire aux apprentissages.
Quant aux enseignants, presque 7 sur 10 (69%) estiment que l’adoption rapide de la technologie mobile a entraîné la transformation de l’éducation institutionnelle en une nouvelle forme de collaboration entre les étudiants et leurs professeurs.
Le sondage a été réalisé du 21 au 26 juillet 2014 auprès de 845 personnes (535 étudiants et 310 éducateur).
M. Thierry Karsenti est le Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les technologies de l’information et de la communication (TIC) en éducation à l’Université de Montréal. Il explique la portée de ces données à Didier Oti
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