Commotions cérébrales : imposer un protocole de gestion au Canada

Le dépistage des commotions cérébrales est remis en question.  Les plus importantes associations médicales du pays soutiennent qu’il est temps de mettre fin à « l’approche à l’aveuglette » et d’instaurer un protocole de gestion des commotions cérébrales pour tous les sports et événements sportifs au Canada.

La Collaboration canadienne pour les commotions cérébrales a publié, jeudi, des recommandations « en réponse au nombre grandissant de risques pour la santé auxquels les athlètes s’exposent chaque fois qu’ils mettent les pieds sur le terrain de jeu afin de pratiquer un sport de contact comme le hockey, le football, le soccer ou le basketball ».

Ces recommandations sont publiées dans le numéro de septembre du British Journal of Sports Medicine.

« Les commotions cérébrales dans le sport sont un problème de santé publique et une préoccupation importante pour tous les sports à risque élevé, déclare le Dr Pierre Frémont, professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval. Nous savons que, lorsque des protocoles de gestion des commotions cérébrales adéquats sont en place, le nombre réel de commotions cérébrales correctement identifiées est multiplié par cinq. »

« Sans un protocole de ce genre, de nombreuses commotions cérébrales passent inaperçues et ne sont pas traitées. Et les participants courent le risque d’en subir les répercussions néfastes à plus long terme », poursuit le Dr Frémont.

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Près d’un joueur sur cinq subit une commotion cérébrale dans plusieurs des équipes de football amateur du Québec, selon des chiffres colligés par l’émission de télévision Enquête de Radio-Canada.

Mettre en place des protocoles obligatoires

« Aucun Canadien ne devrait pratiquer un sport à fort contact, que ce soit en milieu scolaire ou dans un club de compétition ou de loisirs, sans qu’il y ait un protocole de gestion des commotions cérébrales en place », affirme dans le communiqué le Dr Charles Tator, professeur au département de chirurgie de l’Université de Toronto.

Aussi, dans le cas où les ressources médicales sont insuffisantes, « les professionnels de la santé de disciplines variées devraient travailler de concert afin que la prise en charge des commotions cérébrales donne de meilleurs résultats en facilitant l’accès à des ressources médicales et aux experts pertinents dans les cas plus complexes ».

Le regroupement demande aussi aux différents gouvernements d’exiger la mise en place d’un protocole de gestion des commotions cérébrales « dans les activités qui présentent des risques élevés à tous les niveaux de participation ». Les organismes de sport provinciaux devraient aussi exiger que les clubs aient un tel protocole pour être considérés en règle.

La Collaboration lance le même appel aux clubs communautaires et aux établissements d’enseignement. Il demande aussi aux parents et aux entraîneurs d’exiger un tel protocole auprès de leur organisation sportive.

La Collaboration canadienne pour les commotions cérébrales est formée de l’Association canadienne des médecins d’urgence, de l’Académie canadienne de la médecine du sport et de l’exercice, du Centre canadien pour l’éthique dans le sport, de l’Association médicale canadienne, de la Société canadienne de pédiatrie, de l’Association canadienne de physiothérapie, du Collège des médecins de famille du Canada, de la section de la médecine du sport de l’Ontario Medical Association et de Parachute (autrefois ThinkFirst).

RCI et Radio-Canada

Commotions cérébrales:Jeunes cerveaux en péril (Dossier de l’émission Enquête de Radio-Canada)

Catégories : Santé, Société, Sports
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