Soif de pouvoir, soif de liberté…
Un jeune Verdi fougueux dans un déchaînement d’airs enlevants et de chœurs grandioses, dont l’immortel « Va pensiero ». Des chanteurs verdiens de tout premier plan. Une production spectaculaire déjà applaudie dans les grandes maisons d’opéra américaines.
Ainsi est présenté l’opéra qui lance la 35e saison de l’Opéra de Montréal. En coproduction avec trois maisons américaines, le Washington National Opera, le Minnesota Opera et l’Opera Philadelphia, l’Opéra de Montréal ouvre sa saison avec une œuvre charnière de Giusseppe Verdi, Nabucco.
Œuvre charnière dans la carrière de Verdi, œuvre charnière également dans l’histoire de l’opéra
Résumons très succinctement l’argument.
La guerre fait rage. Nabucco, roi de Babylone, veut se venger des Hébreux qui ont pris en otage sa fille Fenena. Son autre fille, l’ambitieuse Abigaille, est assoiffée de pouvoir. La trahison et la folie les guettent.
Mais, pour Verdi, cet opéra entend marquer son opposition à l’Italie occupée par l’empire austro-hongrois. Par ce Nabucco, l’opéra reprend sa place comme art populaire, comme témoin des causes sociales à soutenir, à défendre.
De la pertinence de l’opéra aujourd’hui
Comme forme d’art complet, l’opéra se doit de témoigner des réalités de notre monde. Actualisation des mises en scènes, transpositions des thèmes éternels – trahisons, guerres, violence, amour, tendresse – dans des présentations d’aujourd’hui, l’opéra doit se défaire de son image élitiste. C’est le défi de toutes les maisons d’opéra.
Pierre Vachon, directeur des Communications, Éducation et Communautés à l’Opéra de Montréal
C’est ce que tente de faire l’Opéra de Montréal, par sa programmation d’une part et par les lieux inattendus où l’on fait entendre de l’opéra. Il semblerait que l’initiative porte, car le public se rajeunit, dans une ville où l’offre culturelle est pléthorique.
De plus, les chanteurs et metteurs en scène d’ici connaissent de plus en plus des carrières internationales d’envergure.
Est-ce à dire que l’opéra est hors de danger? Que non. Mais l’horizon, du moins à l’Opéra de Montréal est de moins en moins sombre.
Pierre Vachon, directeur des Communications, Éducation et Communautés à l’Opéra de Montréal est l’invité au micro de Raymond Desmarteau.Écoutez
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