Le comité sénatorial sur les Affaires amérindiennes qui examine les dossiers du logement sur les réserves tient des audiences publiques et est en mission d’observation et d’enquête en Ontario cette semaine.
Le président du comité, le sénateur Dennis Patterson du Nunavut, affirme que les problèmes qui affectent dramatiquement les communautés des Premières Nations au pays n’ont pas encore été étudiés en profondeur.
« La raison d’être de cette tournée exploratoire ici en Ontario est de voir, de comprendre et vraiment documenter les défis auxquels font face ces communautés, » dit-il.
« Nous voulons recueillir des exemples probants dans des communautés où l’accès ne peut se faire qu’en avion, où il n’y a pas d’accès à une route même de base. Nous voulons aussi connaître l’état des lieux des communautés amérindiennes qui sont plus près des centres urbains. »
Monsieur Patterson souligne que son comité a déjà entendu la présentation du la Société Centrale d’Hypothèque et de Logement (l’organisme national responsable du logement) et celle du ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada. Ses membres ont aussi visité des communautés amérindiennes en Nouvelle-Écosse.
Des thèmes récurrents
De nombreux témoignages font état du manqué de standards de construction dans les réserves.
« Je crois qu’un des grands constats que nous avons fait très tôt au comité est le manque de standards en matière de construction,» de dire monsieur Patterson. « Des codes du bâtiment absents, des inspections omises, tout ça crée des problèmes comme de la moisissure dans les murs et, malheureusement, des incendies qui mènent à des pertes de vies.»
Un autre constat émerge des consultations du comité: la surpopulation
Selon Charlie Baxter de la Première Nation Constance Lake First en Ontario, la surpopulation est une plaie dans sa communauté où les gens doivent s’entasser à plusieurs dans des maisons conçues pour loger une famille se retrouvent à en loger trois ou quatre.
Monsieur Baxter demande aux sénateurs canadiens de faire des recommandations aux fonctionnaires du ministère des Affaires autochtones d’apprendre à connaître les réalités des Premières Nations une à une et non pas dans leur ensemble.
« Quand des représentants du ministère des Affaires autochtones rencontrent des membres d’une Première Nation en particulier, ils devraient être au fait de qui elle est, d’où elle vient, etc. Nous ne sommes pas un bloc – les Indiens – nous sommes des Premières Nations, c’est vrai, mais c’est au pluriel. Les fonctionnaires devraient nous connaître, savoir qui nous sommes.»
Le comité sénatorial sur les Affaires amérindiennes est toujours à l’étape de la collecte d’informations, mais déjà des pistes d’amélioration se pointent comme le souligne le sénateur Patterson.
« Des restructurations s’imposent, » c’est évident, dit-il. « Nous sommes encore étonnés qu’il y ait deux agences fédérales qui s’occupent du logement au sein des communautés autochtones au Canada: la Société Centrale d’Hypothèque et de Logement et le ministère des Affaires autochtones et du Développement du Nord Canada. Nous nous interrogeons sur la pertinence de ce doublon. »
Le comité sénatorial sur les Affaires amérindiennes visitera les communautés autochtones en Ontario cette semaine, notamment celles de Sandy Lake et de Kitchenuhmaykoosib Inninuwug. Par la suite, la mission de quête d’information se poursuivra en Colombie-Britannique.
Le comité sur les Affaires amérindiennes du Sénat canadien espère déposer son rapport et ses recommandations vers la fin décembre de cette année.
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