Des représentants des Premières Nations manifestent leur opposition au projet d'oléoduc Keystone XL à Washington.

Des représentants des Premières Nations manifestent leur opposition au projet d'oléoduc Keystone XL à Washington.
Photo Credit: Manuel Balce Ceneta/AP

Projet de pipeline : le Canada se voit fermer le robinet par une seule voix au Sénat américain

Une défaite pour le gouvernement canadien qui devra attendre un autre vote en 2015.

Le projet d’oléoduc Keystone XL qui transporterait du pétrole canadien vers les États-Unis vient d’être bloqué au Sénat américain, mardi soir, à Washington par une seule voix. 59 sénateurs ont voté en faveur et 41 étaient contre.

Les 45 républicains du Sénat ont donc tous voté en faveur de la loi. Ils n’ont pu rallier cependant que 14 sénateurs démocrates et indépendants à leur cause.

Une bataille qui est perdue, mais ce n’est qu’une partie remise selon les Républicains

Ce revers est d’autant plus frustrant pour le secteur pétrolier canadien et la classe politique dirigeante à Ottawa dans la mesure ou la Chambre américaine des représentants avait elle adopté le projet vendredi dernier.

Mais les républicains promettent déjà de ramener sur le tapis du Congrés une nouvelle fois un projet de loi favorable à la construction du pipeline canadien dès qu’ils prendront le contrôle des deux chambres du Congrès en janvier.

Barack Obama avait laissé savoir il y a quelques jours pourtant qu’il pourrait au final apposer son véto présidentiel au projet Keystone.

Aide-mémoire…

  • Le projet de Keystone XL de l’entreprise TransCanada prévoit la construction d’un nouveau tronçon d’oléoduc de 1900 kilomètres.
  • Le projet de loi 2280 aurait autorisé la compagnie albertaine TransCanada Corp à construire, à relier, à exploiter et à entretenir le pipeline et toutes les installations transfrontalières s’y rattachant pour transporter le pétrole des célèbres sables bitumineux de l’Alberta vers des raffineries de la côte du golfe du Mexique.
    Keystone XL

La classe politique dirigeante canadienne se dit « déçue »

Le Canada a officiellement exprimé sa déception hier soir en affirmant que la politique des États-Unis continue de retarder une décision favorable dans le projet Keystone, selon les mots utilisés par le ministre des Ressources naturelles du Canada Greg Rickford dans un communiqué.

« Ce projet créera des emplois, la prospérité économique à long terme, la sécurité énergétique et de gérance de l’environnement des deux côtés de notre frontière commune », a déclaré Rickford.

Le pipeline a « un fort soutien public » et est « écologique », a-t-il fait valoir, ajoutant qu’il serait de remplacer les sources d’insécurité de pétrole brut.

Il affirme aussi que le pétrole canadien est une source d’approvisionnement plus fiable que celui du Venezuela et que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre sera plus grande si le projet tombe à l’eau que s’il se réalise, citant des chiffres de l’administration Obama.

Au lendemain des élections de mi-mandat, le président Obama s'adressait à la presse. Le président Obama estime que le projet de 5,3 milliards de dollars ne générerait pas une pléthore d'emplois aux États-Unis - à l'exception de sa phase de construction - et qu'il ne permettrait pas de diminuer le prix de l'essence à la pompe pour les Américains puisque le pétrole serait majoritairement exporté.
Au lendemain des élections de mi-mandat, le président Obama s’adressait à la presse le 7 novembre dernier. Le président Obama estime que le projet de 5,3 milliards de dollars ne générerait pas une pléthore d’emplois aux États-Unis – à l’exception de sa phase de construction – et qu’il ne permettrait pas de diminuer le prix de l’essence à la pompe pour les Américains puisque le pétrole serait majoritairement exporté. © GI/Getty Images/Mark Wilson

Réactions en Alberta, au pays de l’or noir canadien

Celui qui dirige les destinées politiques de la province de l’Alberta d’où proviendrait le pétrole acheminé par pipeline, le premier ministre Jim Prentice, s’est dit déçu par cet échec qu’il ne juge cependant que temporaire.

« Je suis certain que le processus se poursuivra à ce moment-là en janvier, » a-t-il dit, notant que le Sénat sera plus fortement républicain.

Le président et chef de la direction de TransCanada, Russ Girling, a déclaré que le vote a montré « un niveau croissant et élevé de soutien » pour le pipeline entre les responsables politiques américains.

« Nous allons continuer à pousser le projet en faisant la preuve de ses avantages pour l’Amérique, » a-t-il dit dans une déclaration écrite.

TransCanada affirme que la construction du pipeline favoriserait la création de dizaines de milliers d’emplois aux États-Unis.

Le PDG de TransCanada, Russ Girling, lors d'une conférence de presse à l'Association américaine des manufacturiers, à Washington, le 7 octobre
Le PDG de TransCanada, Russ Girling, lors d’une conférence de presse à l’Association américaine des manufacturiers, à Washington, le 7 octobre 2011. © PC/AP/Jacquelyn Martin
Le projet de pipeline Keystone XL ne parvient pas à obtenir les appuis nécessaires au Sénat américain.

Liens externes

Le projet Keystone XL échoue par une voix au Sénat américain – Radio-Canada 

Keystone XL pipeline bill rejected by U.S. Senate – CBC News 

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