Le premier ministre canadien Stephen Harper.

Le premier ministre canadien Stephen Harper.

Dans ce contexte pétrolier, une politique pétrolière canadienne anti-GES serait « folle »

Alors que les pressions politiques et climatiques sur le Canada augmentent, le premier ministre du Canada vient d’expliquer pourquoi il refuse de bouger.

Selon Stephen Harper, une nouvelle politique réglementaire sur le pétrole et le gaz serait dans les faits « folle  », et ajoute-t-il : « nous allons clairement ne pas le faire ».

Il confirmait ainsi hier les rumeurs persistantes à l’effet qu’il n’avait pas du tout l’intention de céder aux pressions internationales qui augmentent depuis l’annonce plus tôt cet automne par les deux plus grands pays pollueurs de la planète, les États-Unis et la Chine d’un plan commun substantiel de réduction de leur GES notamment dans le secteur énergétique.

Stephen Harper a pris l’initiative inhabituelle de répondre à une question posée par un député au Parlement à propos de l’environnement, quelque chose qu’il laisse habituellement aux ministres ou secrétaires parlementaires.

Pressé par le Nouveau parti démocratique de réagir aux derniers rapports du ministère canadien de l’envirsonnement sur l’augmentation des émissions provenant des combustibles fossiles au Canada, Stephen Harper a qualifié toute initiative de réglementation de l’industrie pétrolière en ce moment « folle ».

« Dans les circonstances actuelles du secteur du pétrole et du gaz, ce serait une politique économique folle de prévoir des sanctions unilatérales dans ce secteur. »

Aide-mémoire…

  • Le prix de référence du pétrole brut a chuté de 40 pour cent depuis juillet, provoquant dans le secteur canadien de l’exploitation de sables bitumineux en Alberta et en Saskatchewan des chutes importantes d’investissements en recherche pétrolière.
Le chef du Parti libéral du Canada Justin Trudeau
Le chef du Parti libéral du Canada Justin Trudeau © Chris Wattie / Reuters

Les réactions des partis de l’opposition sont cinglantes

« Le premier ministre s’est levé aujourd’hui et pour la première fois il a admis qu’il ne va pas réglementer le secteur du pétrole et du gaz », a déclaré le critique officilel de l’environnement du NPD Megan Leslie.

. « Alors il a admis qu’il va briser sa promesse. En 2007, le premier ministre s’est levé à la Chambre des communes et a fait cette promesse et de nombreux ministres de l’Environnement après cela aussi, et ils abandonnent, ils abandonnent l’atteinte cet objectif ».

Selon le chef du Parti Libéral, Justin Trudeau, le premier ministre canadien ne mesure pas les dangers que son inaction fait courir à l’économie canadienne : « pour moi, il ne comprend pas que sans une réglementation robuste, nous n’allons pas pouvoir accéder aux marchés internationaux avec nos ressources. »

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Leona Aglukkaq a présenté la position du Canada au sommet de l'ONU sur le climat.
Leona Aglukkaq a présenté la position du Canada au sommet de l’ONU sur le climat. © SRC/Sean Kilpatrick/CP

La ministre Leona Aglukkaq défend la stratégie canadienne à la conférence climatique de l’ONU 

Pratiquement au même moment où le premier ministre canadien rejetait publiquement toute initiative accrue de réduction de pollution dans le secteur énergétique, notre ministre de l’Environnement, Leona Aglukkaq, s’adressait à la conférence climatique de l’ONU à Lima, au Pérou.

Elle n’y a alors fait mardi qu’une seule allusion au pétrole et au gaz. Aglukkaq a déclaré que le Canada adopte une approche secteur par secteur – réduction des émissions du secteur de l’électricité, réduction des polluants climatiques comme le méthane et les hydrofluorocarbones et que le Canada travaille conjointement avec les États-Unis sur les normes d’émission de polluants des véhicules automobiles.

« Cette approche nous a permis de réduire nos émissions tout en protégeant l’économie canadienne. Nous soutenons une approche similaire en Amérique du Nord dans le secteur du pétrole et du gaz. »

« Le Canada est prêt à aider ses partenaires internationaux, et nous allons continuer à aller de l’avant avec des mesures d’une manière qui réduit les émissions de gaz à effet de serre tout en maintenant la croissance économique », a déclaré Aglukkaq.

Le saviez-vous?

  • Un nouveau rapport du ministère de Leona Aglukkaq publié lundi cite l’industrie du pétrole et du gaz au Canada comme étant source la plus forte de croissance et la plus importante des émissions à effet de serre.
  • Le rapport annuel d’Environnement Canada montre que le Canada ratera sa cible de Copenhague, même si l’économie ralentit et les prix mondiaux du pétrole s’affaissent, conduisant ainsi à une extraction plus lente des sables bitumineux.
  • Selon ce rapport, le seul secteur du pétrole et du gaz du Canada produit maintenant 25 pour cent de toute la pollution liée au carbone du pays.

Plus de détails

Il serait « fou » de réglementer les GES dans le contexte pétrolier actuel, dit Harper – Radio-Canada 

Stephen Harper says oil and gas regulations now would be ‘crazy’ – CBC News

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, International, Politique
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