Affiche du film «Citizens of Nowhere »
Photo Credit: Régis Coussot / X-Ray Film

Amenez le film « Citizens of Nowhere » sur vos écrans

Après 3 années de recherche et plus de 3 mois de tournage sur le terrain, les réalisateurs Nicolas-Alexandre Tremblay et Régis Coussot sont prêts pour parler de ce projet qui leur tient à cœur et pour demander l’appui du public à sa réalisation.

Ils ont lancé une campagne de financement et n’ont que 3 jours de plus pour amasser les fonds manquants pour compléter le projet.

« Citizens of Nowhere » (traduction : Citoyens de nulle part) sera selon eux, un portrait juste et actuel des migrants haïtiens en sol dominicain; le film plongera droit au cœur de ce qu’ils ont découvert durant le tournage et qui qualifient de « drame humain ».

Tremblay et Coussot considèrent que la situation vécue par les migrants haïtiens en République Dominicaine est inacceptable et méconnue et qu’elle mérite d’être racontée.

« Nous sentons l’urgence d’agir afin de rétablir les faits et que justice soit rendue pour ces populations. Comme documentaristes, nous savons qu’il est de notre devoir de participer à ce débat. Nous souhaitons aller sur le terrain pour présenter le film, et qu’il soit vu par le plus grand nombre. »

Un peu d’Histoire 

Les mouvements d’Haïtiens vers la République Dominicaine ont commencé sous l’occupation américaine de l’île d’Hispaniola en 1915.  À partir de ce moment, de centaines de travailleurs haïtiens saisonniers se sont installés en territoire dominicain. Cette première vague d’immigration est connue sous le nom de «Traite verte ».

Depuis le début de cette migration, on a dénoncé les conditions de vie des Haïtiens vivant en République Dominicaine. Aujourd’hui, la Ligue anti-esclavagiste basée à Londres y dénonce une forme moderne d’esclavage et même le Bureau International du Travail a publié un rapport qui révèle des pratiques de travail forcé.

Les autorités dominicaines expulsent chaque année des dizaines de milliers d’Haïtiens sous prétexte de présence illégale de ces travailleurs.

Par ailleurs, rappelons qu’en octobre dernier, la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a déclaré coupable la République Dominicaine de la détention illégale et de l’expulsion sommaire, entre 1999 et 2000, de 26 Haïtiens et Dominicains d’ origine haïtienne, immigrants sans papiers.

Le principal tribunal continental des droits de l’homme a également déterminé que l’ordre constitutionnel dominicaine publié en 2013 par le gouvernement de ce pays prive près de 200 000 personnes de leur citoyenneté dominicaine et que ceci violait le « droit à la nationalité » qui leur est dû.

Le tribunal a également déterminé l’existence, au moins pour une période d’environ dix ans à partir de 1990, « d’un modèle systématique d’expulsions, y compris des expulsions collectives d’Haïtiens et des personnes d’origine haïtienne, qui reflète une conception discriminatoire. »

Deux semaines après cette décision de la CIDH, la République Dominicaine a décidé de ne plus adhérer au système de justice interaméricain, ce qui a été condamné par le tribunal interaméricain ainsi que par d’autres pays membres.

Pour mieux connaître la situation des Haïtiens en République Dominicaine et pour s’informer sur le projet de film « Citizens of Nowhere » allez sur la page facebook officielle du projet.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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