Les parkas inuit, témoins des traditions et du présent

Les parkas inuit, témoins des traditions et du présent
Photo Credit: Radio-Canada

Les parkas inuit, témoins des traditions et du présent

Déambulez le long d’une rue dans une communauté du Nunavut et vous aurez l’impression d’assister à un défilé de mode nordique. Tout un chacun veut montrer son parka.

Non, il ne s’agit pas de vêtements de type Canada Goose ou autres, achetés en magasin, mais bien des vêtements faits main selon des design inuits traditionnels.

Aujourd’hui, vous pouvez même connaître l’équipe de hockey préférée d’une personne ou même son émission de télé favorite rien qu’en regardant son parka. Mais, encore tout récemment. Il était possible de savoir d’où venait une personne rien qu’en se basant sur le design de son vêtement.

Bernadette Dean a grandi dans la petite communauté de Coral Harbour.

Parka inuit de l'île de Baffin, il y a 60 ans

Parka inuit de l’île de Baffin

Coral Harbour était reconnue au Nord pour ses parkas à capuchons pointus et ses bandes simples dans le bas du vêtement et aux poignets.

« Mais, c’est un pointu bien spécifique qui n’a probablement rien à voir avec ce que vous imagine, » dit-elle.

Les ancêtres de madame Dean, les  Aivilingmiut, portaient des parkas à une bande alors que ceux des Amittumiut, ou encore des résidents de Igloolik en avaient deux.

« Je sais que les anciens pouvaient facilement savoir d’où venaient les gens qu’ils rencontraient rien qu’à observer les vêtements portés. »

Les designs de parkas, spécifiques aux diverses communautés nordiques, étaient très apparents il y a 60 ou 80 ans, avant la sédentarisation des Inuit. Les photos renommées de Pitseolak Peter, qui témoignent de la vie à Cape Dorset au début de la sédentarisation en témoignent.

Les parkas traditionnels, faits de peaux de phoques ont été métissés avec des tissus achetés, ou échangés, dans les comptoirs de la Compagnie de la Baie d’Hudson.

Bernadette Dean affirme admirer le style développé à Cape Dorset. « Il est très vif. De plus, tout le soin mis dans la confection de ces vêtements, dans la chasse aux animaux et dans tout le soin apporté à la coupe des peaux pour arriver à en faire des vêtements chauds et beaux, c’est vraiment magnifique. »

Aujourd’hui, les motifs sont partagés d’une communauté à une autre.

De nombreux Inuit vivent de nos jours dans des communautés qui ne sont pas celles de leur origine. De plus, il faut compter avec l’influence des médias sociaux. Sur Facebook, des groupes tels Iqaluit Sell/Swap et Iqaluit Auction Bids offrent de magnifiques parkas à tout le reste du Nunavut et ailleurs.

Les motifs ont changé à cause essentiellement de nouvelles influences, mais aussi en raison de l’époque à laquelle nous vivons et des fonctions que nous devons accomplir dans notre quotidien.

Bernadette Dean affirme que le « akuq » sur le « amauti » d’une femme  a bien changé au fil des années.

« Des capuchons à longue pointe avaient une raison d’être car nos ancêtres voyageaient en traîneaux à chiens. Cette longue pointe ajoutait confort et chaleur à la femme lorsqu’elle était assise dans le traîneau. »

« Aujourd’hui, je vois de jeunes mamans dont les parkas ont des pointes plus courtes, car c’est plus à l’aise au volant de leur véhicule. »

Le véritable parka Copper Inuit n’existe plus

Parka Copper Inuit

Parka Copper Inuit

Dans l’Articque de l’Ouest, le style « Mother Hubbard » est très populaire, mais, à l’origine,  le Copper Inuit avait son style bien à lui.

« Il n’existe plus, » affirme Julia Ogina, qui a grandi à Uukhaktok dans les Territoires du Nord-Ouest, mais qui vit aujourd’hui à Cambridge Bay au Nunavut.

Selon madame Ogina, les styles traditionnels disparaissent peu à peu bien qu’il y ait des artisans qui tentent de les faire revivre.

« Nous commençons à peine à nous plonger dans des boîtes de vieilles photos, à visiter des musées. »

La Kitikmeot Heritage Society possède un exemple de parka Copper Inuit. On peut en voir aussi au Musée canadien de l’Histoire à Gatineau au Québec.

Julia Ogina affirme aussi que ces styles de parkas doivent être préservés.

« Pour leur unicité, pour leur origine, pour notre identité et pour une partie de notre histoire. »

Les modes

À Iqaluit, la designer et couturière Mary Wilman tente de faire le pont entre deux mondes, le traditionnel et le contemporain. Elle utilise la peau de phoque, traditionnelle, dans les vêtements, contemporains, qu’elle conçoit et réalise.

« Les modes changent. Et, dans la foulée, notre monde change aussi. Mais, je crois que malgré tous ces changements, il y a ici au Nord un fort désir de garder vivantes nos traditions, même en les adaptant au monde moderne.

Catégories : Autochtones, Économie, Environnement et vie animale, Société
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