Des médecins dans une salle d'opération.

Des médecins dans une salle d'opération.
Photo Credit: IS / iStock/ViLevi

Ontario : pas de greffe du foie pour un patient alcoolique, sa veuve est outrée

À Toronto, la veuve d’un homme mort d’hépatite alcoolique aiguë en 2010, veut invoquer la Charte canadienne des droits et libertés devant les tribunaux.

Mark Selkirk était un homme d’affaires et artiste bien connu pour ses sculptures d’orignaux dispersées un peu partout dans la Ville-Reine.

C’était aussi un buveur excessif qui avait reçu un diagnostic d’hépatite alcoolique aiguë en 2010, une inflammation du foie lié à la consommation d’alcool.

Ses médecins lui avaient dit qu’il mourrait sans une greffe du foie.

Une greffe immédiate était toutefois impossible parce qu’en Ontario, la province la plus populeuse du Canada, les patients qui ont besoin d’une greffe du foie doivent demeurer sobres six mois avant d’être inscrits sur la liste d’attente.

Mark Selkirk est mort deux semaines après son diagnostic.

Poursuite en justice ?

L’épouse du défunt, Debra Selkirk, croit que cette politique est responsable de la mort de son mari et qu’elle constitue une violation de la Charte canadienne des droits et libertés.

« Je crois que si les médecins peuvent sauver la vie d’un patient et qu’ils trouvent un donneur pour une greffe, ils doivent sauver cette vie [traduction libre] »— Debra Selkirk, veuve de Mark Selkirk

Elle a l’intention de faire valoir en cour que la politique ontarienne des six mois est discriminatoire envers les patients souffrant d’alcoolisme et porte un jugement de valeur sur leurs choix de vie en leur refusant des soins vitaux.

« Si un homme grièvement blessé se présente à l’hôpital et qu’il est membre de gang de rue, allons-nous lui refuser de le soigner? Le faire attendre trois heures? Ce n’est pas ça, les soins de santé universels! [traduction libre] »— Debra Selkirk, veuve de Mark Selkirk

Défense de la politique des six mois

L’ancien directeur du programme de greffe Multi-Organ Transplant Program at University Health Network, le docteur Gary Levy, affirme que la politique est en place parce que les foies disponibles pour une greffe sont rares.

« Si un foie est donné à un patient qui l’endommage en continuant à boire, on parle de deux décès au lieu d’un. »— Docteur Gary Levy

Il nie que la politique soit en place pour tenter de réduire les coûts des chirurgies de greffe d’organes.

RCI et Radio-Canada

Catégories : Politique, Santé
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