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Les emplois les plus nombreux sont de plus en plus les plus précaires

Les emplois mal rémunérés deviendraient la norme au Canada

Les bons emplois se font rares au Canada. Et le tableau ne risque pas de s’améliorer à court terme. Tel est le diagnostic de la Banque CIBC qui affirme qui affirme, à partir de son plus récent indice, que la qualité de l’emploi au Canada a atteint un creux record.

Selon cet indice qui mesure la qualité de l’emploi du point de vue de la rémunération, la qualité de l’emploi a globalement diminué au pays. Une diminution plus structurelle que cyclique et qui de toute évidence, ne serait pas enrayée par une politique monétaire quelconque.

En fait, depuis la fin des années 80, le nombre d’emplois à temps partiel au Canada a augmenté plus rapidement que celui des emplois à temps plein. Face à cette tendance de fond, Benjamin Tal, économiste en chef adjoint et créateur de l’indice de qualité de l’emploi de la Banque CIBC  approuve la prudence de la Banque du Canada.

La Banque du Canada, dit M. Tal, «continue de nous prévenir que la situation n’est pas aussi encourageante que le laisse croire le taux de chômage et, en fait, selon sa nouvelle mesure améliorée de l’activité sur le marché du travail, les ressources inutilisées demeurent nombreuses»

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La baisse du taux de chômage masque le recul de la qualité de l’emploi

Pour M. Tal, les dégâts que chaque récession font subir à l’emploi à temps plein sont permanents puisque la création d’emplois n’a jamais lieu rapidement pendant la reprise. Difficile donc de regagner le terrain perdu. Mais pour la dernière année, la bonne nouvelle est que le nombre d’emplois à temps plein a augmenté deux fois plus rapidement que celui des emplois à temps partiel. Ce qui a partiellement contrebalancé le récent fléchissement de l’indice sur la qualité de l’emploi.

Davantage de travailleurs autonomes

Ce qui est vrai pour la qualité de l’emploi semble l’être également pour les travailleurs. Ainsi, l’indice de la CIBC montre que le nombre de travailleurs autonomes a nettement augmenté depuis 25 ans. L’an dernier, ce nombre a même progressé quatre fois plus rapidement que celui des travailleurs salariés. «L’indice considère le travail autonome comme étant de moindre qualité, simplement parce que sa rémunération est, en moyenne, moins élevée que celle d’un emploi salarié», peut-on lire dans le communiqué de la CIBC.

Mais l’emploi à temps plein ne garantit pas un bon salaire, précise  Benjamin Tal: «Même si les emplois rémunérés à temps plein sont, en moyenne, des emplois de meilleure qualité que les emplois à temps partiel et ceux des travailleurs autonomes, tous les emplois rémunérés à temps plein ne sont pas équivalents ».

Il y a donc une hiérarchie dans la création des emplois qui est inversement proportionnelle aux rémunérations, selon M. Tal. Les emplois à temps plein mal payés ont augmenté plus rapidement que ceux moyennement bien rémunérés qui, à leur tour, ont connu une hausse plus forte que les emplois très bien rémunérés.

Jeunes entrepreneurs montréalais
Jeunes entrepreneurs montréalais © Radio-Canada/Hugo Lavoie

L’indice de la qualité de l’emploi de la CIBC tient compte des éléments suivants:

  •  La répartition des emplois à temps partiel par rapport aux emplois à temps plein;
  •  Les travailleurs autonomes par rapport aux travailleurs salariés;
  •  Le classement des salaires des emplois rémunérés à temps plein dans plus de 100 groupes sectoriels.

Variation de l’indice de qualité de l’emploi selon la province
T4-2013 vs T4-2014

Province Variation
(%)
Colombie-Britannique 6,59
Canada atlantique 2,75
Québec 1,99
Alberta (3,02)
Manitoba / Saskatchewan (3,17)
Ontario (4,01)

(source: CIBC)

Catégories : Économie, Société
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