Patrick Gagnon est emprisonné au Burkina Faso depuis le 24 novembre 2014. Et depuis le 27 février, il fait une grève de la faim pour obtenir sa libération, fût-elle provisoire.
Il qualifie notamment d’abusives et d’inadéquates les procédures ayant conduit à son incarcération et à son maintien dans une prison burkinabè.
Accusé au départ de vente d’or illégale, de recel et de conditionnement de l’or dans une valise, il a subi un premier procès qui s’est soldé, le 5 janvier 2015, par l’acquittement sur les 3 chefs d’accusation.
Mais selon les proches de Patrick Gagnon, le juge a requalifié l’accusation en contrebande d’or. Ce qui lui a valu une condamnation de 2 ans d’emprisonnement ferme.
Ce qui est troublant pour les proches de M. Gagnon c’est que la loi burkinabè en matière de contrebande d’or, stipule qu’une personne fautive ne peut être condamnée qu’à un maximum de 3 mois de prison.
M. Gagnon a fait appel de sa condamnation et il demande à l’ambassade du Canada au Burkina Faso de l’aider à retrouver sa liberté, d’autant plus qu’il a déjà passé plus de 3 mois en prison. Il souhaite aussi que le Canada veille à ce que son procès en appel soit juste et équitable.
Deux poids, deux mesures?
Patrick Gagnon avait créé au Burkina Faso l’entreprise Sofior, qui, selon son site Internet, compte 125 employés et récolte 250 kilogrammes d’or par mois. À la fin du mois de novembre, deux transporteurs collaborant avec M. Gagnon sont interceptés à l’aéroport de Ouagadougou, la capitale. Ils possèdent 77 kilogrammes d’or d’une valeur de plus de 3 millions de dollars. Or, ils n’en ont déclaré que deux aux douaniers. Sans avoir été convoqué, M. Gagnon se rend sur les lieux pour gérer la crise.
La suite de l’histoire, on la connaît. Des accusations sont portées. Patrick Gagnon est arrêté et emprisonné. Mais, ses deux présumés complices ont déjà été libérés, l’un avec sursis, l’autre, en attendant son procès. D’où l’incompréhension des proches de M. Gagnon qui y voient un «Deux poids, deux mesures». Comme les deux autres, disent-ils, M. Gagnon devrait lui aussi bénéficier d’une libération provisoire.
David Brousseau est un ami de Patrick Gagnon. Il revient tout juste du Burkina Faso où il a pu le visiter. Didier Oti a recueilli son témoignage.
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