Des milliers de Québécois sont déjà descendus dans les rues pour protester contre les mesures d'économies imposées par le gouvernement.
Photo Credit: PC / Graham Hughes/Presse Canadienne

Les étudiants québécois se préparent à la grève

Au Québec, des associations étudiantes, les syndicats et divers regroupements promettent depuis plusieurs mois que le printemps sera mouvementé, marqué par des manifestations — et possiblement une grève sociale — contre les coupes budgétaires imposées par le gouvernement libéral élu il y a un an.

Lors du dépôt de son premier budget en juin, le ministre des Finances Carlos Leitao avait annoncé une réduction de l’augmentation des dépenses de l’État de l’ordre de 1,9%, qui se traduirait par des compressions de 2,7 milliards de dollars en 2014-2015, et de 2,4 milliards en 2015-2016.

Une douzaine de ministères ont été contraints de trouver des économies, dont celui de l’Éducation.  Par conséquent, les universités et les collèges d’enseignement général et professionnel, appelés cégeps, ont vu leurs subventions réduites de 200 millions de dollars.

Le prochain budget du gouvernement est attendu le 26 mars et si la plus importante fédération étudiante universitaire (FEUQ), qui représente environ 125 000 étudiants, affirme être en campagne de sensibilisation et ne pas avoir encore prévu de mobilisation, des dizaines d’associations étudiantes n’ont pas attendu pour préparer leur riposte.

Un nouveau «Printemps érable»?

Selon le « Compteur des grévistes » du Comité Printemps 2015, 39 associations étudiantes comptant plus de 38 000 étudiants ont obtenu un mandat pour déclencher une grève générale illimitée et 71 autres associations représentant plus de 150 000 étudiants prévoient tenir un vote dans les prochains jours.

Certaines, plus militantes, ont évoqué une reprise du «Printemps érable», le mouvement de contestations étudiantes sans précédent qui a paralysé certains établissements d’enseignement supérieur en 2012.

Les grévistes, qui portaient un carré rouge pour signifier leur solidarité, réclamaient alors l’annulation de la hausse projetée des droits de scolarité.

Des étudiants souhaitant pouvoir continuer d’assister à leurs cours ont monté leur propre campagne, allant jusqu’à s’adresser aux tribunaux pour demander des injonctions.

Des étudiants manifestent contre la hausse des droits de scolarité, en mars 2012.  (Crédit photo: Graham Hughes/PC)

Des étudiants manifestent contre la hausse des droits de scolarité, en mars 2012. (Crédit photo: Graham Hughes/PC)

Toujours divisés

Des dons leur ont permis de s’organiser et de mettre sur pied un organisme à but non lucratif, la Fondation 1625, pour poursuivre et élargir leur lutte.

Cette semaine en conférence de presse, son directeur des affaires juridiques, Migaël Bergeron, a déclaré que les opposants au mouvement des grèves étudiantes sont prêts à tout pour empêcher que leurs études soient perturbées de nouveau.

« Nous agirons dès les premiers jours des grèves illégales, car nous sommes structurés et disposons maintenant de ressources pour faire respecter nos droits.  Si les carrés rouges veulent nous priver de notre éducation, ils nous trouveront sur leur chemin. »

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La Fondation 1625 allègue que les taux de participation aux votes des associations sont insignifiants et que la majorité de leurs membres sont en fait « pris en otage » par de « petits révolutionnaires du dimanche ».  Ses représentants soutiennent par ailleurs que le débrayage étudiant est illégal.

Faux, dit le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Jonathan Bouchard.  « Aucune loi n’empêche les étudiants de faire la grève. »

Et il ajoute que les « décisions sont prises par les membres, par les étudiants eux-mêmes, qui sont votées démocratiquement, et à cet effet, le respect de la démocratie est plus important que le désir d’individus.  Dans une démocratie, dans tous les pays, il y a toujours des dissidents, mais ces dissidents doivent se rallier à la majorité. »

En entrevue avec RCI, Jonathan Bouchard explique la position de la FEUQ:

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Catégories : Politique, Société
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