Les Canadiens envoient de moins en moins de lettres. Le volume a baissé de 5,4% l'an dernier par rapport à 2013. Le nombre de colis expédiés était cependant en hausse de 9,2%.
Photo Credit: PC / Ryan Remiorz/Presse Canadienne

Contre toutes attentes, la poste fait des profits

Postes Canada essuyait des pertes depuis trois ans.  La société d’État accusait un déficit de 193 millions de $ en 2013.

La direction a alors annoncé deux mesures clés pour tenter de se sortir du rouge.  Le prix des timbres allait grimper et le facteur ne se rendrait plus jusqu’à la porte de la maison.

La livraison du courrier à domicile cessera d’ici la fin de 2019 parce qu’elle coûte trop cher.  Près de       300 $ en moyenne par adresse, chaque année.

La moitié des Canadiens récupèrent déjà leur courrier à un point de remise centralisé ou à une boîte postale communautaire qui coûtent un peu plus de 100 $ à desservir.

Les quelque 5 millions de Canadiens qui vivent dans des régions urbaines et reçoivent toujours le courrier chez eux verront donc progressivement apparaître dans leur quartier des boîtes comme celle-ci.

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et des organismes de défense des aînés et des personnes handicapées intentent un recours collectif contre Postes Canada en Cour fédérale.  Ils visent à faire renverser la décision de stopper la livraison du courrier à domicile. La Ville de Montréal s'y est joint en février et le maire Denis Coderre a réclamé un moratoire sur l'installation de boîtes postales communautaires.  (Crédit photo:  Ryan Remiorz/Presse Canadienne)

Le Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et des organismes de défense des aînés et des personnes handicapées intentent un recours collectif contre Postes Canada en Cour fédérale pour que le courrier soit toujours livré à domicile. La Ville de Montréal s’y est jointe en février et le maire Denis Coderre a réclamé un moratoire sur l’installation de boîtes postales communautaires. (Crédit photo: Ryan Remiorz/Presse Canadienne)

La décision a été vivement contestée, mais Postes Canada est demeurée ferme.

Un revirement étonnant donne cependant de nouvelles munitions aux opposants des boîtes postales communautaires.

Le dernier rapport annuel fait état d’un résultat opérationnel de 299 millions de $  et d’un profit net de 198 millions de $ en 2014.

Il ne faut pas s’y méprendre, ce n’est pas parce que les Canadiens favorisent davantage les missives.  Ils en ont envoyé 1,4 milliard de moins l’année dernière qu’en 2006.

Or ils achètent plus sur Internet et Postes Canada mise justement sur le cybercommerce et le courrier publicitaire.

«Nous représentons le volet physique de l’économie numérique,» explique le PDG Deepak Chopra.  «Nous sommes l’aspect humain essentiel dans l’expérience de magasinage en ligne.»

Ce qui a contribué le plus à gonfler les revenus de la société d’État par contre est cette fameuse hausse des prix des timbres qui aura rapporté 238 millions de $.

C’est signe selon Chopra que le plan d’action porte ses fruits.  Mais Postes Canada saura-t-elle maintenir sa rentabilité?

Le Conference Board du Canada prédisait en 2013 qu’elle perdrait un milliard de dollars par année d’ici 2020.

Catégories : Société
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