Une famille face à une croix

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Sommes-nous prêts pour les touristes religieux?

L’achalandage touristique est en baisse dans la ville de Québec depuis quelques années.

Le célèbre festival d’hiver du Carnaval de Québec glisse en popularité et la ville semble chercher à tâtons un nouvel élan touristique. En 2013, l’indice de fréquentation dans la capitale a baissé de 2 % alors qu’il augmentait à Montréal (3 %), à Toronto (2,1 %) et à Ottawa (0,2 %).

Inquiet, le milieu touristique de la ville de Québec s’est doté d’une stratégie d’ici à 2020 pour renverser la vapeur. On parle notamment d’axer davantage l’offre sur le produit « hiver » et sur le fleuve, mais la démarche est toujours en chantier.

L’annonce cette semaine de la tenue d’un spectacle des Rolling Stone a la mi-juillet au Festival d’été de Québec ne va pas fondamentalement changer la donne : la ville de Québec doit redéfinir de façon durable son pouvoir d’attraction et son attrait touristique mondial.

Plusieurs estiment que la ville pourrait miser sur le tourisme religieux. L’Office du tourisme de Québec, qui anticipe une baisse du tourisme d’affaires pour 2015, entend concentrer ses efforts sur le tourisme d’agrément et le tourisme religieux pour attirer les visiteurs à Québec cette année.

Opprimés par la religion, les Québécois veulent-ils faire revivre la religion le temps d’une saison touristique?

Le Québec pourrait redevenir en théorie une des plaques tournantes mondiales du tourisme religieux.

Étant donné le grand nombre d’édifices religieux et d’églises sur son territoire, la province du Québec semble être en effet très bien positionné pour tirer parti et bénéficier au plan touristique d’un intérêt ici au pays et à l’étranger d’un intérêt pour les lieux religieux.

Pour le visiteur américain, les sites historiques et les musées sont des attraits significatifs quand vient le temps de planifier un voyage. La grande majorité de ces voyageurs (65 %) affirment qu’ils recherchent des expériences de voyage où la « destination, les édifices et l’environnement ont conservé leur caractère historique ».

Écoutez

Le tourisme religieux, une tendance «in»…

Le tourisme religieux est considéré comme un tourisme de niche – c’est-à-dire centré autour de clients spécifiques – dont on prévoit une augmentation de 20 % au cours des deux prochaines décennies. Un avenir prometteur selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) et surtout, payant. Et le Québec avec toutes ces églises et monuments religieux semble bien positionner pour saisir la balle au bond.

Bien que le taux de fréquentation des églises soit en baisse dans la province, le tourisme religieux, lui, se porte déjà bien. Les quatre principaux sanctuaires catholiques de pèlerinage accueillaient au Québec environ trois millions de visiteurs annuellement.

Le saviez-vous?

  • La plus grande destination de tourisme religieux est La Mecque qui attire chaque année 15 millions de pèlerins musulmans.
  • En 2008, ce tourisme représente une industrie de 18 milliards de dollars et de 300 millions de voyageurs dans le monde.
Église Saint-Roch à Québec
Église Saint-Roch à Québec

Tourisme de façade, ancré dans le passé et non dans le présent

Malgré un attachement nouveau à certaines valeurs dites « spirituelles » ou empreintes de « religiosité », plusieurs affirment que les Québécois et les Canadiens ne semblent pas près de faire marche arrière vers un monde où la religion était au cœur de beaucoup de vies quotidiennes.

Les chiffres font l’objet de débats par rapport au pourcentage de la population qui se rend aujourd’hui à l’église de façon régulière. Certaines estimations fixent cette participation à seulement 20 % et d’autres à 35 %.

En 1950, la province du Québec était une des régions les plus catholiques du monde

Le taux de fréquentation de la messe demeurait extrêmement élevé, les livres mis à l’index étaient difficiles à trouver, et le système d’éducation était contrôlé en grande partie par l’Église.Après la Révolution tranquille, dans les années 1960, cette situation se transforma radicalement.

Bien que la majorité des Québécois se disent toujours catholique, le taux de fréquentation de l’église est aujourd’hui le plus bas en Amérique du Nord. Les relations de droit commun, l’avortement, et l’appui au mariage homosexuel sont tous beaucoup plus répandus au Québec que dans le reste du Canada ainsi que dans presque toute autre région au monde.

Le reste du Canada a connu une transition similaire, quoique beaucoup moins extrême.

Avec l'ouverture de la porte sainte et le 350e anniversaire de la paroisse Notre-Dame-de-Québec, l'année 2014 a été faste pour le tourisme religieux dans la région de Québec. Les retombées économiques sont estimées à plus de 26 millions de dollars. Le reportage de Jonathan Lavoie

Liens externes

Corporation du patrimoine et du tourisme religieux du Québec

Tourisme religieux en France, en Europe et dans le Monde – Geotourisme 

Le potentiel de croissance du tourisme religieux en Amérique du Nord – Veille Tourisme 

Catégories : Économie, International, Société
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