Bilinguisme

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Nouveau-Brunswick : Les écoles bilingues un souvenir pas si lointain

Le récent débat sur les autobus scolaires bilingues au Nouveau-Brunswick, dans l’est du pays, ramène à la surface toute la question de la dualité linguistique du système d’éducation de cette province officiellement bilingue.

On l’oublie parfois, mais les écoles dites bilingues ont perduré longtemps dans certaines communautés du Nouveau-Brunswick.

C’était le cas à Grand-Sault, la dernière communauté où ces écoles ont existé. Grand-Sault a résisté jusqu’en 1981 aux lois décrétant la dualité en éducation : soit des écoles en français et en anglais.

Dans cette ville, l’école secondaire Thomas-Albert était considérée bilingue et acceptait alors des élèves anglophones.

Claude Michaud, militant pour les écoles homogènes (une seule langue), était aux premières loges de cette longue bataille qui a divisé la communauté, pourtant très majoritairement francophone.

Claude Michaud.
Claude Michaud. © Radio-Canada/Antoine Trépanier

« Que ce soit francophones ou anglophones, la grande majorité était contre. Il a fallu leur expliquer, faire des réunions par-dessus réunions, des rencontres mouvementées, de la houle, des prises d’otage », raconte M. Michaud.

Par exemple, pendant une journée complète, des représentants du district scolaire ont été séquestrés dans leur bureau.

Claude Michaud croit qu’il faut reculer loin dans l’histoire pour comprendre pourquoi les francophones de Grand-Sault ont autant résisté aux écoles homogènes.

« On a tellement peur de ne pas être à la hauteur en anglais qu’on est prêt à diminuer la qualité du français, à diminuer l’importance du français. Et ça, ça vient de loin. Ça vient de notre héritage de la déportation », estime M. Michaud.

L’avocat qui a défendu la cause devant les tribunaux se souvient d’une bataille épique en dépit de ce qui aurait dû être une formalité.

« La loi sur les écoles homogènes donnait à la communauté acadienne du Nouveau-Brunswick, son propre réseau d’éducation. Fini les écoles bilingues qui étaient des pépinières d’assimilation », soutient Me Maurice Bourque.

Me Bourque rend hommage à ceux et celles qui se sont tenus debout lors de cette période trouble. Il affirme par ailleurs que le débat actuel sur les autobus bilingues et la remise en question de la dualité en éducation par certains n’est pas fondé.

Il soutient que la « loi est claire, nous avons droit à nos institutions à partir de la maternelle, école primaire, école secondaire ». Me Bourque

RCI et Radio-Canada (reportage de Serge Bouchard)

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