De jeunes militants politiques canadiens qui ont entre 17 et 23 ans.

De jeunes militants politiques canadiens qui ont entre 17 et 23 ans.
Photo Credit: Myriam Fimbry

Des élections canadiennes sous l’emprise du 2.0

La télévision n’est plus. Vive l’internet!

En 1959, lors du débat télévisé entre Nixon et Kennedy, le chef républicain à découvert à son grand malheur que la télévision venait de devenir la reine des médias. N’ayant pas passé la rampe ce soir là, suant à grosses gouttes sous les feux des projecteurs, il vit ses chances de se faire élire s’envoler en fumée.

En 2015, autant lors de la présente campagne électorale canadienne et de la campagne préélectorale présidentielle américaine, il semble que l’Internet soit en voie d’être couronné comme nouvelle reine médiatique.

Les indices ne manquent pas, de l’importance des budgets publicitaires des partis dédiés au web au fait que YouTube lance par exemple une chaîne sur les élections fédérales canadiennes.

Risque de dérapage médiatique

Vive l’internet! On peut se demander cependant si la campagne électorale canadienne ne risque pas d’emprunter certains des travers qui se dessinent en ce moment lors de la course aux investitures américaine où les débats politiques et les partis investissent de nouvelles plateformes comme Périscope ou Snapchat où ce sont les images et l’immédiat qui prime sur les idées et l’analyse.

Mais le danger le plus sérieux est peut-être le fait que l’internet favorise, on le sait, des montées de lait rapides. En plein débat électoral, il y a ce risque que sur une question ou une autre, les Canadiens y perdent leur proverbiale politesse. Le phénomène du « public shaming  » notamment que certains traduisent pas l’expression « humiliation publique » devient monnaie courante sur nos réseaux sociaux.

Les partis politiques canadiens durant cette élection vont donc devoir surveiller plus que jamais ce qui se dit sur le web tout en n’ayant pas la capacité d’y contrôler les dérapages d’images ou de messages.

Écoutez

Les électeurs canadiens devront se méfier de ce qu’ils lisent sur les forums d’opinions

En novembre dernier, Greenpeace dévoilait rappelons-le des documents de la firme Edelman qui devaient restés secrets ou l’on détaillait la stratégie de la compagnie pétrolière TransCanada pour faire accepter par l’opinion publique son projet de pipeline ouest-est au Canada.

On expliquait pourquoi il fallait payer de simples Canadiens pour qu’ils se mettent à vanter sur les forums les mérites du pipeline et ainsi créer de toutes pièces une mobilisation citoyenne en sa faveur.

L’objectif était de pouvoir compter sur 35 000 partisans commentant divers blogues ou messages sur Twitter ou Facebook. Or, cette pratique, quoi qu’immorale pour plusieurs n’est pas illégale partout.

Plus que jamais,  le web va jouer son rôle durant ces élections.
Plus que jamais, le web va jouer son rôle durant ces élections. © ICI Radio-Canada

Avec la contribution de Matthieu Dugal , Martin Vanasse et Rudy Desjardins de Radio-Canada.

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Catégories : Internet, sciences et technologies, Politique
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