Rassemblement du Hezbollah.

Rassemblement du Hezbollah.
Photo Credit: Marie-Eve Bédard

Hezbollah et Hamas veulent qu’Ottawa les sorte de sa liste noire

Le Hezbollah et le Hamas, deux formations politiques du Moyen-Orient se demandent pourquoi ils sont considérés par le Canada comme des groupes terroristes. Ils souhaitent plutôt être vus comme des partenaires, puisqu’ils ont en commun avec Ottawa une réelle hostilité à l’égard de l’État islamique.

Le Hezbollah est un mouvement politique chiite libanais né dans les années 80, en réaction à l’invasion israélienne du Liban en 1982. Bénéficiant du financement iranien, il a une branche armée (Al-Muqawama al-Islamiyya, Résistance islamique) qui va mener des actions meurtrières  contre Israël. Devenu  parti politique officiel au Liban, le Hezbollah est diversement perçu par la communauté internationale. A l’instar des États-Unis, de l’Australie, du Royaume-Uni, des Pays-Bas et de Bahreïn, le Canada  l’a placé sur sa liste des organisations terroristes.

Pour sa part le Hamas (« ferveur » en arabe) est un mouvement islamiste créé en 1987 en Palestine et actif surtout à Gaza. Il dispose de deux branches : l’une politique et l’autre militaire. Pour ce mouvement,  « la terre de Palestine est une terre islamique ».  Il prône par conséquent la disparition de  l’État d’Israël et l’instauration d’un État islamique palestinien sur tout le territoire de l’ancienne Palestine mandataire, c’est-à-dire incluant l’État d’Israël, la Cisjordanie la bande de Gaza) et la Jordanie. Prenant pour cible aussi bien les militaires que les civils israéliens, le Hamas figure également  sur la liste officielle des organisations terroristes au Canada et aux États-Unis, entre autres.

Des étudiants palestiniens tiennent des drapeaux du Hamas.
Des étudiants palestiniens brandissant des drapeaux du Hamas. © Abed Omar Qusini / Reuters

Une liste synonyme d’embûches 

Être inscrit sur la liste noire canadienne ne signifie pas qu’on a commis crime. En revanche, cela signifie qu’on peut voir ses biens saisis, bloqués ou confisqués.  De plus, des institutions telles que les banques ou les maisons de courtage établissent des rapports concernant les avoirs de ces groupes et en empêchent l’accès. Bref, figurer sur la liste des organisations terroristes est dérangeant pour des organisations qui ont des ramifications internationales.

Voilà qui explique que des représentants du Hezbollah et du Hamas au Liban, en entrevue à La Presse Canadienne, aient plaidé leur cause pour qu’Ottawa change sa perception des deux groupes.  D’autant plus que l’un et l’autre, comme le Canada, sont  hostiles aux djihadistes de l’État islamique qui sévissent en Irak et en Syrie.

Le chef du Hamas, Osama Hamdan soutient que la plupart des musulmans représentés par son mouvement n’acceptaient pas le groupe armé État islamique. Du côté du Hezbollah, une source proche de la haute direction a confié à La Presse Canadienne que les mouvements extrémistes prolifèrent, mais qu’ils ne durent jamais car ils ne trouvent pas leur place au sein des sunnites modérés et des chiites.  Les deux partis politiques prédisent que le mouvement du groupe État islamique (ÉI) ne survivra.

Le chef de file du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a prononcé un discours jeudi devant plusieurs dizaines de milliers de chiites libanais.
Le chef de file du Hezbollah, Hassan Nasrallah devant plusieurs dizaines de milliers de chiites libanais. Contrairement au Hamas, le Hezbollah appuie fermement le président syrien Bachar Al-Assad © AFP/ANWAR AMRO

Divisés par la crise syrienne

Si le Hamas palestinien et le Hezbollah libanais, tous deux issus des Frères musulmans sont hostiles à l’État islamique, sur la crise syrienne en revanche, ils ne parlent pas le même langage.  Les dirigeants du Hamas  qui résidaient à Damas ont coupé les ponts avec  Bachar Al-Assad. Le Hamas appuie les révoltes dans le monde arabe. Révoltes qui emporteraient les dictatures et mettraient au pouvoir des forces politiques islamiques issues des Frères musulmans, tout en renforçant le bloc régional anti-Israël. Il verrait donc d’un bon oeil la chute de Bachar Al-Assad.

Le Hezbollah libanais au contraire poursuit son étroite coopération avec Damas et Téhéran. Une coopération qui dure depuis  plus de vingt ans. En ces temps difficiles, le président syrien peut compter sur cet allié fidèle qui lui sert de base d’approvisionnement logistique.

Catégories : International, Politique
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