Représentation d'un neurone. Dans l'Alzheimer, les plaques séniles compriment les neurones.

Représentation d'un neurone. Dans l'Alzheimer, des plaques séniles compriment les neurones.
Photo Credit: iStockphoto

Des dépôts de gras au cerveau pourraient expliquer l’Alzheimer

Selon une enquête québécoise, les personnes atteintes d’Alzheimer ont des dépôts de gras dans le cerveau qui pourraient être responsables de la maladie.

L’étude, publiée dans la revue scientifique Cell Stem Cell, accrédite ainsi la thèse que la maladie serait en partie due à un trouble du métabolisme au même titre que le diabète et l’obésité.

Ces travaux menés par des chercheurs affiliés à l’Université de Montréal ouvrent la voie à de nouveaux traitements qui pourraient s’attaquer aux causes de la maladie.

Détails de l’étude québécoise

Karl Fernandes

Karl Fernandes

Les chercheurs ont examiné les cerveaux de neuf patients morts de la maladie d’Alzheimer et trouvé significativement plus de gouttelettes de gras en comparaison avec cinq cerveaux sains.

Les scientifiques ont aussi observé la présence de ces gouttelettes chez des souris génétiquement modifiées pour contracter la maladie d’Alzheimer.

Après des analyses, ils ont trouvé que ces dépôts de gras étaient des triglycérides contenant des acides gras, similaires aux graisses animales et aux huiles végétales.

« Nous avons découvert que ces acides gras sont produits par le cerveau, qu’ils s’accumulent lentement avec le vieillissement normal, mais que le processus est fortement accéléré en présence de gènes prédisposant à la maladie d’Alzheimer », soutient le professeur en neuroscience Karl Fernandes, qui est aussi chercheur au Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM).

Les chercheurs estiment que d’ici 2038, il y aura 250 000 nouveaux cas d’Alzheimer chaque année au Canada si aucun remède efficace n’est trouvé d’ici là.

Du déjà-vu?

131028_9d6yc_alzheimer-alois-portrait_4 (1)Les travaux de l’équipe québécois sont basés sur des observations qu’avait déjà faites le Dr Alois Alzheimer, il y a plus de 100 ans, une piste qui avait toutefois été délaissée.

« Nous avons réalisé que le Dr Alois Alzheimer lui-même avait noté la présence de lipides dans le cerveau des patients après leur mort, lorsqu’il a décrit la maladie pour la première fois en 1906. Mais cette observation a été écartée et largement oubliée en raison de la complexité biochimique des lipides », affirme l’étudiante au doctorat Laura Hamilton, dans un communiqué.

Aide-mémoire…

Une autre enquête dévoilée plus tôt cette semaine révélait qu’on aurait identifié une multitude de facteurs, dont certains modifiables, qui augmentent ou réduisent le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer.
Selon le Professeur Wei Xu, neurologue du Centre sur la mémoire et l’âge de l’université de San Francisco en Californie, il y aurait en tout neuf facteurs.
Parmi ces facteurs on trouve l’obésité, le tabagisme, le niveau d’éducation, l’hypertension et la dépression.
Les scientifiques américains ont épluché plus de 300 études publiées entre 1968 et 2014, qui regroupaient quelque 5000 sujets.
Cela leur a permis de déterminer que l’estrogène et les médicaments contre l’hypercholestérolémie, l’hypertension artérielle et l’inflammation semblent tous avoir un effet protecteur marqué.
Il en va de même pour les vitamines C et E, l’acide folique et le café.

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