C'est il y a une dizaine d'années que l'impact du stress sur des familles de militaires canadiens a commencées à être sérieusement documenté pour la première fois, cela coïncidait avec la présence en grand nombre de nos militaires en Afghanistan.

C'est il y a une dizaine d'années que l'impact du stress sur des familles de militaires canadiens a commencées à être sérieusement documenté pour la première fois, cela coïncidait avec la présence en grand nombre de nos militaires en Afghanistan.
Photo Credit: Radio-Canada

Pour plusieurs de nos militaires stressés, il n’y a pas de quoi parader

En ce Jour du Souvenir, l’attention des médias canadiens se porte une nouvelle fois sur l’aide déficiente que le Canada procure à ses soldats une fois qu’ils sont revenus du combat, comme en Afghanistan tout récemment.

Mardi, le chef d’état-major de la Défense disait s’inquiéter du phénomène de suicides au sein des Forces armées canadiennes et pressait les militaires qui auraient besoin d’aide de consulter sans crainte d’être jugé.

Dans une déclaration qui s’adresse à tous les militaires, le général Jonathan Vance admet mardi que l’armée doit améliorer son programme de prévention du suicide et qu’à la demande du ministre de la Défense, il fera ce qui est nécessaire « afin de déterminer les mesures devant être prises pour procurer » aux militaires « l’aide dont ils ont besoin ».

Dans un rapport sur la mortalité par suicide au sein des Forces, le médecin général de l’armée concluait en juin dernier que les soldats canadiens déployés en Afghanistan, de 2001 à 2014 courent plus de risques de se suicider que les autres. Selon le rapport les taux de suicide sont aussi plus élevés chez les membres de l’armée de terre — le corps de l’armée qui est le plus souvent exposé à des combats terrestres.

« Nous disposons déjà d’un vaste programme de prévention du suicide, soutenu par des employés compatissants et très compétents, mais c’est clair que nous devons continuer à l’améliorer », explique le chef d’état-major de la Défense canadienne.

Le général Jonathan Vance (Photo : Adrian Wyld La Presse canadienne)
Le général Jonathan Vance (Photo : Adrian Wyld La Presse canadienne)

Soins en santé mentale pour militaires : déficients disait le vérificateur du Canada l’an dernier

Dans son dernier rapport annuel, le vérificateur général du Canada dénonçait de façon marquée le manque d’accès aux soins de ceux qui ont combattu, principalement, en Afghanistan.

Il révélait que 20 % des anciens combattants attendent plus de huit mois pour de l’aide en santé mentale. Michael Ferguson a trouvé qu’il y a trop d’obstacles pour les anciens combattants qui veulent obtenir des services de santé mentale, ce qui comprend un processus de demande complexe et des retards dans l’obtention de leurs dossiers de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes.

Un autre chapitre du rapport examinait aussi les services de réinstallation inadéquats fournis par les Forces armées à leurs militaires et a leurs familles.

En 2013, l’ombudsman des forces canadiennes avait mesuré pour sa part précisément pour la première fois l’impact du stress au sein même des familles de militaires. Pierre Daigle recommandait une série d’améliorations au sein de l’armée pour prévenir certains des effets de ce stress.

Au Canada, un militaire sur cinq revenu d’Afghanistan souffre d'un trouble de stress post traumatique. Une enquête du quotidien Globe and Mail révélait la semaine dernière que 54 militaires et vétérans canadiens qui avaient été déployés en Afghanistan se sont par la suite enlevé la vie.
Au Canada, un militaire sur cinq revenu d’Afghanistan souffre d’un trouble de stress post traumatique. Une enquête du quotidien Globe and Mail révélait la semaine dernière que 54 militaires et vétérans canadiens qui avaient été déployés en Afghanistan se sont par la suite enlevé la vie. © iStock/JOHNGOMEZPIX

Aide-mémoire…
Les missions militaires à l’étranger ont régulièrement des effets néfastes sur la vie des militaires canadiens. Le problème, documenté scientifiquement dès la Première Guerre mondiale, n’est pas neuf. Mais les termes utilisés pour décrire la détresse psychologique ainsi que les traitements proposés ont beaucoup évolués.
Aujourd’hui, l’armée canadienne parle de « stress opérationnel » ou du « syndrome de stress post-traumatique ». Mais à ces formes de stress s’ajoute le stress subit par toute la famille du militaire qui peut à son tour avoir un effet néfaste sur les performances et la capacité de combattre de nos militaires.

Le nombre d'anciens militaires qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique a plus que doublé au Canada depuis la guerre en Afghanistan.
Le nombre d’anciens militaires qui souffrent du syndrome de stress post-traumatique a plus que doublé au Canada depuis la guerre en Afghanistan.

RCI avec La Presse Canadienne

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Catégories : International, Politique, Santé
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