Dana Larsen, un militant bien connu en Colombie-Britannique a indiqué avoir envoyé un gramme de marijuana aux 184 députés libéraux du pays.Photo: Jonathan Hayward La Presse canadienne
Coup « fumant » : il poste un gramme de marijuana à chaque député libéral
Un activiste cherche à rappeler au nouveau gouvernement libéral canadien sa promesse de légaliser la vente et la consommation de marijuana à travers un système de distribution balisé par l’État.
Dana Larsen, un militant procannabis bien connu en Colombie-Britannique sur la côte ouest canadienne, a envoyé par la poste un gramme de marijuana à chacun donc des 184 députés libéraux du pays.
Ses envois ne lui ont coûté que le prix du cannabis : l’article 35 de la Loi sur la Société canadienne des postes permet en effet d’envoyer gratuitement des lettres aux députés canadiens.
Aide-mémoire… – Le gouvernement s’est engagé à légaliser et régulariser l’accès à la marijuana [d’ici la fin du présent mandat], tout en restreignant son accès pour les enfants et en empêchant les criminels de tirer profit du marché clandestin.
Un geste illégal?
Dans l’immédiat, Dana Larsen ne craint pas de représailles judiciaires. « Je ne pense pas qu’un député libéral ira appeler la police, a-t-il indiqué au journal The Province en Colombie-britannique. Et je ne pense pas que la police voudra m’arrêter pour un gramme de pot. »
Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a pour sa part expliqué que si un député représentant une circonscription au Québec devait appeler à l’aide, une équipe devrait se déplacer pour disposer du contenu, c’est-à-dire procéder à sa destruction.
Mais, au-delà de ça, le SPVM dit que ce serait aux policiers britanno-colombiens de procéder à l’arrestation de M.Larsen s’ils le désirent, puisque les lettres sont envoyées de là-bas.
Les envois postaux qui arrivent à la Chambre des communes sont soumis à un contrôle de sécurité, mais pas ceux qui sont acheminés directement aux bureaux de circonscription.
L’initiative de M. Larsen a donc incité le sergent d’armes adjoint, Patrick McDonell, qui est agent de la sécurité institutionnelle au Parlement à émettre des directives aux députés et à leurs adjoints.
Il les prévient dans une note de service : « Si vous vous trouvez dans un bureau de circonscription et que vous recevez un tel colis, veuillez communiquer immédiatement avec l’organisme local d’application de la loi, afin de jeter ce colis de façon convenable. »
Le gouvernement a lui aussi envoyé à ses députés un message leur indiquant de communiquer avec le poste de police local ou avec un constable des Services de protection du Parlement, « afin de discuter des procédures à suivre ». « Nous vous déconseillons de jeter ou de disposer du contenu du colis vous-mêmes, ou de le retourner à l’expéditeur », ajoute-t-on.
Ce n’est évidemment pas que la matière soit dangereuse, mais « elle demeure illégale », précisait mercredi le Bureau du premier ministre.
Marchandise bien reçue, mais non consommée?
Certains députés, comme Nate Erskine-Smith dans la région de Toronto, la plus grande ville canadienne, ont confirmé avoir reçu cette marchandise pour le moment illégale à leur bureau de circonscription. « Mais je ne l’ai pas (encore) fumé », a-t-il juré mardi sur Twitter.
Le député libéral Nate Erskine-Smith. Photo : Twitter
Le saviez-vous? Au sujet de ce fameux et… « fumant » monsieur Larsen.
– Dana Larsen compte plusieurs publications à son actif (dont un livre parodiant Harry Potter — Hairy Pothead and the Marijuana Stone) et il possède une longue feuille de route d’activité politique.
– Il s’est notamment présenté aux élections fédérales en 2000 pour le Parti marijuana, avant de se tourner vers le Nouveau Parti démocratique.
– En 2008, il avait dû retirer sa candidature en pleine campagne électorale après la diffusion d’une vidéo le montrant en train de consommer… du LSD.
– Il était aussi lié à une entreprise faisant le commerce des semences de coca (plante sud-américaine qui est utilisée dans le processus de fabrication de la cocaïne).
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