La décision a été annoncée lors de la rencontre vendredi à Québec entre le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, la secrétaire des relations extérieures au Mexique, Claudia Ruiz Massieu et le secrétaire d’État américain, John Kerry.
Le visa imposé aux Mexicains par le Canada, « fini, terminé, kapout », a déclaré vendredi, de façon imagée le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion.
Aucun autre détail n’a toutefois été précisé sur les modalités et la date d’entrée en vigueur de cet assouplissement majeur dans la politique canadienne.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, la secrétaire des relations extérieures au Mexique, Claudia Ruiz Massieu et le secrétaire d’État américain, John Kerry à Québec le 29 janvier 2016 Photo : Jacques Boissinot
Une promesse électorale remplie
Dans un effort pour améliorer les relations avec le Mexique, le chef libéral Justin Trudeau avait promis lorsqu’il se trouvait en campagne électorale l’automne dernier de supprimer l’obligation pour les citoyens mexicains d’obtenir un visa pour entrer au Canada.
M. Trudeau avait reproché au leader conservateur Stephen Harper d’avoir plombé les relations du Canada avec le Mexique au cours de la dernière décennie et juré « d’agir correctement à l’égard de notre voisin continental ».
Selon lui, étant donné que le Canada et le Mexique sont tous les deux membres de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), leurs citoyens devraient pouvoir se déplacer sans obstacle.
Aide-mémoire… Une politique de visa très impopulaire
– Cette mesure était devenue un sujet très sensible pour les deux pays depuis qu’elle avait été adoptée par le gouvernement conservateur en 2009 après une forte augmentation du nombre de demandeurs d’asile mexicains en sol canadien.
– À l’époque, les conservateurs avaient fait valoir que plusieurs de ces demandes n’étaient pas légitimes.
– L’ambassadeur du Mexique au Canada avait déclaré en 2013 que son pays était « furieux » parce qu’Ottawa avait compliqué les choses pour les touristes et les gens d’affaires mexicains désirant voyager dans le nord du continent.
Une vague de Mexicains se présentait aux portes du Canada y demandant refuge
Avant 2009, le Mexique était l’un des principaux pays de provenance de personnes demandant l’asile au Canada.
Environ 8000 personnes ont été dirigées vers la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada en 2008 et plus de 13 000 dossiers étaient en attente de traitement à l’époque.
Durant les premiers mois de 2009, près de 5000 personnes entrées au Canada en provenance du Mexique avaient demandé l’asile, ce qui avait donné l’idée au gouvernement conservateur de rendre obligatoire l’obtention d’un visa pour les Mexicains souhaitant se rendre en territoire canadien.
En février 2013, le Canada avait imposé un obstacle additionnel aux demandeurs d’asile mexicains en plaçant le Mexique sur la liste des pays d’origine désignés. D’après le site Web de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié, il s’agit de « pays qui ne produisent habituellement pas de réfugiés, qui respectent les droits de la personne et offrent la protection de l’État ».
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