Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada a souligné que les quelque 20 individus avaient fait l’objet d’une évaluation à leur retour au Canada « pour voir s’ils étaient vraiment une menace ou s’ils étaient capables de bénéficier d’un autre type d’intervention ». Photo: Associated Press

Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada a souligné que les quelque 20 individus avaient fait l’objet d’une évaluation à leur retour au Canada « pour voir s’ils étaient vraiment une menace ou s’ils étaient capables de bénéficier d’un autre type d’intervention ». Photo: Associated Press

Retour au Canada de 20 soldats présumés de l’EI : la GRC veut rassurer

Le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada, l’équivalent au Canada d’un service national de police, soutient que la vingtaine d’individus qui seraient revenus au pays après avoir grossi les rangs du groupe État islamique (EI) ne représente pas une menace concrète.

Le commissaire de la GRC Bob Paulson
Le commissaire de la GRC Bob Paulson © PC/Adrian Wyld

Tous, affirme le commissaire Bob Paulson, ont bel et bien fait l’objet d’une évaluation à leur retour au Canada « pour voir s’ils étaient vraiment une menace ou s’ils étaient capables de bénéficier d’un autre type d’intervention ».

Il signale cependant la difficulté à amasser des preuves pour arrêter ces Canadiens en vertu des nouvelles dispositions de la loi antiterroriste au Canada.

Il soutient que le fait que cette vingtaine de Canadiens sont rentrés au pays après avoir probablement combattu aux côtés du groupe armé État islamique n’est pas un motif valable pour abaisser le fardeau de la preuve dans ces cas.

« On ne peut pas arriver en cour et dire “on sait tous que c’est un terroriste, prends-moi au mot”. Ça prend des preuves » a illustré Bob Paulson.

Aide-mémoire…
– En même temps qu’il révélait que l’on avait perdu la trace de cette vingtaine de djihadistes canadiens présumés, lundi, le directeur du SCRS, le Service canadien du Renseignement et de la Sécurité, Michel Coulombe dévoilait que l’agence d’espionnage avait utilisé environ 20 fois les pouvoirs conférés par la Loi antiterroriste C-51…

Michel Coulombe directeur du SCRS
Michel Coulombe directeur du SCRS © PC/Adrian Wyld

« Vous ne devriez pas avoir peur. C’est géré » 

C’est en ces mots que le commissaire de la Gendarmerie royale du Canada a tenté de rassurer l’opinion publique canadienne mardi dans le cadre de son témoignage devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale.

Le grand patron de la police fédérale, Bob Paulson a ajouté que les quelque 20 individus avaient tous bel et bien fait l’objet d’une évaluation à leur retour au Canada « pour voir s’ils étaient vraiment une menace ou s’ils étaient capables de bénéficier d’un autre type d’intervention ».

Il a expliqué cependant que recueillir des preuves contre des individus soupçonnés de s’être radicalisés représentait un « défi », mais que cela ne devrait pas justifier un abaissement du niveau de preuve qui est jugé suffisant pour déposer des accusations.

« Moi, personnellement, je ne veux pas baisser les niveaux, je veux que le système de justice fonctionne comme il devrait », a affirmé le commissaire Paulson en mêlée de presse au parlement à l’issue de sa comparution devant le comité.

Réaction du ministre responsable de la sécurité des Canadiens

Ralph Goodale
Ralph Goodale © PC/FRED CHARTRAND

Si le Commissaire a reconnu que toute cette situation était pour lui « une source d’inquiétude », le ministre fédéral de la Sécurité publique, Ralph Goodale, n’a pas voulu lui se prononcer lors des travaux du Comité sur la question de la pertinence de diminuer le fardeau de la preuve.

Les organes sécuritaires comme la GRC et le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) doivent cependant être conscients « que les Canadiens s’attendent à ce que si des crimes sont commis, des accusations soient portées et des procès suivent », a insisté le ministre.

Le ministre Goodale a par ailleurs dit vouloir faire en sorte que les agents de la GRC disposent des ressources nécessaires pour s’acquitter de leurs responsabilités en matière de lutte contre le terrorisme.

Il a toutefois refusé de préciser si la présentation du budget fédéral du 22 mars prochain pourrait contenir un financement à long terme pour s’attaquer à ce problème. « Mais comme je l’ai dit fréquemment dans le passé, on ne peut pas leur demander de faire un travail colossal et ne pas leur offrir les moyens financiers afin d’y parvenir », a indiqué M. Goodale en mêlée de presse.

RCI avec La Presse canadienne

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