Défilé de la Saint-Patrick à Winnipeg, le 17 mars 2012

Le défilé de la Saint-Patrick à Winnipeg au Manitoba, en 2012
Photo Credit: Gabrielle Sabourin

Un portrait de la communauté irlandaise au Canada

17 mars.  La date est importante chez les Irlandais, qu’ils vivent dans leur pays ou qu’ils fassent partie de la diaspora disséminée partout sur la planète.

Ce jour-là, on célèbre la fête de l’Irlande et de son patron, Saint-Patrick.

C’est aux États-Unis que la diaspora irlandaise est la plus importante avec 33 millions de citoyens américains ayant déclaré une descendance irlandaise en 2013.

Au Canada, ils sont tout de même 4,5 millions ayant déclaré être entièrement ou partiellement de souche irlandaise.  Il s’agit du quatrième plus grand groupe ethnique au pays.

Le lien entre le Canada et l’Irlande existe depuis plusieurs siècles.  En fait, depuis que des pêcheurs du sud de l’Irlande sont venus sur les côtes de Terre-Neuve pour y pêcher, au milieu du XVIe siècle.

Mais le premier immigrant né en Irlande, Tec Cornelius Aubrenon, s’est installé en Nouvelle-France en 1661 et y est demeuré jusqu’à sa mort en 1687.

Station de quarantaine de la Grosse Île: les immigrants, des Irlandais en majorité, devaient s’y arrêter pour y subir un examen médical et rester en observation, en quarantaine, pour ne pas contaminer la nouvelle colonie.
Station de quarantaine de la Grosse Île : les immigrants, des Irlandais en majorité, devaient s’y arrêter pour y subir un examen médical et rester en observation, en quarantaine, pour ne pas contaminer la nouvelle colonie.

Un exil massif au XIXe siècle

Une première grande vague d’immigrants a déferlé sur le Canada vers 1815 et une seconde, encore plus importante, entre 1846 et 1851.  Ces derniers fuyaient la grande famine de 1847 qui a entraîné la mort de plus d’un million d’Irlandais.

Le Canada a accueilli les Irlandais les plus pauvres, le coût du voyage vers le Canada étant moins onéreux que vers les États-Unis.

Les navires en provenance d’Irlande devaient s’arrêter près de la ville de Québec, à la station de quarantaine de la Grosse Île. On estime que plus de 5 000 Irlandais y sont décédés.   La Grosse Île est aujourd’hui reconnue comme le plus grand cimetière en dehors de l’Irlande.

S’ils se sont ensuite établis partout au pays, beaucoup ont choisi la province de l’Ontario pour refaire leur vie.

Claude Ryan, en 1993
Claude Ryan, en 1993. Claude Ryan compte parmi les hommes politiques québécois d’envergure dont les ancêtres sont irlandais © PC/JACQUES BOISSINOT

Plusieurs immigrants irlandais ont joué un rôle majeur dans la société canadienne

Louis Riel, celui qui a permis au Manitoba d’obtenir le statut de province et qui fut accusé de trahison et pendu pour avoir instauré un gouvernement provisoire en Saskatchewan, était le descendant de Jack Reilly, un natif de Limerick qui avait changé son nom à Jean-Baptiste Riel au moment de son mariage à Boucherville au Québec en 1704.

Au cours de la période qui a mené à la Confédération, Robert Baldwin, Francis Hincks et D’Arcy McGee, trois hommes politiques de descendance irlandaise, ont collaboré avec des hommes politiques du Québec à défendre les droits des Canadiens français dans le nouveau pays.

James O’Donnell, né à Wexford, en Irlande, est l’architecte qui a conçu la basilique Notre-Dame de Montréal sous le plancher de laquelle d’ailleurs il est enterré.

Au cours du 19e siècle, la ville de Montréal a compté six maires irlandais : William Workman, Francis Cassidy, le docteur William Hingston, James McShane, Richard Wilson-Smith et l’honorable James Guérin.

Georges Vanier, fils de l’Irlandaise Margaret Maloney, a connu une brillante carrière militaire et diplomatique avant de devenir le premier Canadien d’origine à occuper le poste de Gouverneur général en 1959.

Claude Ryan, Louis O’Neill, Brian Mulroney et Jean Charest comptent parmi les hommes politiques québécois d’envergure dont les ancêtres sont irlandais.

La Bolduc (Mary Travers), plus grande chansonnière du Québec, et Émile Nelligan, poète canadien français de renom, étaient moitié Irlandais, moitié Français.

Le saviez-vous?

La Saint Patrick a été célébrée pour la première fois en 1737, à Boston aux É-U.

Saint Patrick n’était pas irlandais, mais écossais

La tradition veut que l’on soit vêtu de vert pour fêter la Saint Patrick.  Le vert représente le trèfle, l’emblème de l’Irlande et fait référence au printemps

Pourtant, selon des historiens, la couleur de Saint Patrick est plutôt le bleu, couleur que l’on peut voir sur d’anciens drapeaux.

Le vert de la Saint Patrick est apparu en 1798 pendant la rébellion irlandaise quand le trèfle est devenu un symbole du nationalisme.

De toutes les couleurs pour la St-Patrick, au centre-ville d’Ottawa.
De toutes les couleurs pour la St-Patrick, au centre-ville d’Ottawa. © ICI Radio-Canada/Michel Aspirot

RCI avec la School of Canadian Irish Studies de l’Université Concordia

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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