L'UNICEF rapporte le fait que le recrutement et l'utilisation des enfants dans les combats au Yémen ont considérablement augmenté. Comme ce jeune garçon qui « tient une mitrailleuse lors d’une manifestation houleuse qui visait à dénoncer une grève menée par des travailleurs saoudiens à Sanaa », de plus en plus d'enfants jouent un rôle actif et ils se voient assignés aux points de contrôle et portent des armes.

L'UNICEF rapporte le fait que le recrutement et l'utilisation des enfants dans les combats au Yémen ont considérablement augmenté. Comme ce jeune garçon qui « tient une mitrailleuse lors d’une manifestation houleuse qui visait à dénoncer une grève menée par des travailleurs saoudiens à Sanaa », de plus en plus d'enfants jouent un rôle actif et ils se voient assignés aux points de contrôle et portent des armes.
Photo Credit: ? Khaled Abdullah / Reuters

Conflit au Yémen : le calvaire des enfants

L’UNICEF a publié le 29 mars un rapport intitulé Childhood on the brink (Une enfance en danger). Ce rapport décrit la triste situation des enfants qui se retrouvent pris au piège du conflit qui dure depuis un an au Yémen, un pays en proie à une instabilité profonde depuis les années 2000. L’UNICEF redoute une catastrophe humaine dans ce pays qui risque d’entraîner dans son effondrement près de 10 millions d’enfants. C’est pourquoi l’organisation réitère son appel à toutes les parties prenant part au conflit à déposer les armes.

Le rapport du Fonds des Nations Unies pour l’enfance présente un conflit « brutal » et une situation humanitaire qui se « dégrade » et « dévaste » la vie des enfants : chaque jour depuis un an, il y a au moins six enfants qui sont tués ou blessés. En 2015, plus de 900 ont péri dans ce conflit, tandis que 1300 ont été blessés.

L’UNICEF présente aussi la situation catastrophique de 1500 autres enfants dont les droits les plus élémentaires sont bafoués. Des chiffres qui dépassent de sept fois ceux qui ont été enregistrés en 2014  au sujet de la situation de ces enfants.

Ces événements fâcheux interviennent souvent alors que les enfants sont en chemin quand ils vont ou reviennent de l’école et quand ils s’y trouvent déjà.

Des lieux qui étaient autrefois sécuritaires pour les enfants, comme les écoles, les parcs et les cours, sont désormais assiégés. Des hôpitaux ont été détruits. Des enfants ont été recrutés pour combattre. Des enfances sont perdues chaque seconde de chaque jour, et ces enfants ne les retrouveront jamais

– David Morley, président et chef de la direction d’UNICEF Canada.

Selon l’UNICEF, plus d’un million de personnes ont été déplacées par le conflit au Yémen comme cette famille yéménite qui fuit devant les bombardements saoudiens. Les conséquences sont désastreuses pour les enfants. Plus de 3500 écoles ont été fermées, ces enfants manquent de tout : nourriture, soins, eau potable, logement décent, etc.
Selon l’UNICEF, plus d’un million de personnes ont été déplacées par le conflit au Yémen comme cette famille yéménite qui fuit devant les bombardements saoudiens. Les conséquences sont désastreuses pour les enfants. Plus de 3500 écoles ont été fermées, ces enfants manquent de tout : nourriture, soins, eau potable, logement décent, etc. © ? Khaled Abdullah Ali Al Mahdi

Les enfants dans un brasier régional

Le Yémen qui connaît une instabilité profonde depuis les années 2000 est plongé dans une guerre civile depuis un an.  Les principaux acteurs de ce conflit, les Houthistes, originaires du nord-ouest du pays, rebelles de confession zaïdite, une branche du chiisme,  sont en guerre contre les autorités de Sanaa, se sont emparés de la capitale en 2014 et ont renversé le président Habed Rabbo Mansour  Hadi.

Le fait qu’ils aient reçu dans leur offensive le soutien de l’Iran et des forces militaires restées fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saley, a suscité la colère de l’Arabie Saoudite qui s’est engagée dans ce conflit contre ces rebelles.

Si l’UNICEF redoute une catastrophe humaine aujourd’hui, c’est parce que les combats pour la reconquête du nord du pays font rage entre les rebelles et les forces anti-houthistes soutenues par l’Arabie Saoudite.

Avec cette intensification de la guerre, les enfants sont de plus en plus recrutés et enrôlés. L’UNICEF confirme le recrutement de près de 850 enfants engagés dans les combats.

Le Yémen qui occupe l’extrême méridional de la péninsule arabique, connaît une escalade de la violence depuis la fin du mois de mars 2015 avec une implication de son voisin, l’Arabie saoudite qui mène une coalition contre les rebelles houthistes qui ont chassé le gouvernement de la capitale du pays. L’UNICEF qui redoute l’enlisement ainsi qu’une catastrophe humaine, demande aux parties de déposer les armes.
Le Yémen qui occupe l’extrême méridional de la péninsule arabique, connaît une escalade de la violence depuis la fin du mois de mars 2015 avec une implication de son voisin, l’Arabie saoudite qui mène une coalition contre les rebelles houthistes qui ont chassé le gouvernement de la capitale du pays. L’UNICEF qui redoute l’enlisement ainsi qu’une catastrophe humaine, demande aux parties de déposer les armes. © google

Cette guerre qui a déjà fait selon l’ONU, plus de 3200 morts aussi bien des enfants que des personnes adultes, a également causé d’importants dégâts matériels : plusieurs établissements de santé attaqués et endommagés, les services de base que sont l’approvisionnement en eau, en nourriture, en médicaments et en carburant entre autres services de première nécessité, sont hautement perturbés.

Rien ne justifie des attaques contre des civils et des infrastructures civiles, comme cela se produit dans le cadre de conflits dans la région. Ces attaques constituent une flagrante violation du droit international humanitaire 

Peter Salama, directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Cette situation met en danger plus de 10 millions d’enfants qui ont besoin d’une aide d’urgence dans ce pays considéré comme le plus pauvre de la région. L’argent fait cruellement défaut, car l’UNICEF n’a reçu que 18 % des 180 millions de dollars demandés pour soutenir ces enfants en cette année 2016. Plus de deux millions d’entre eux sont exposés au risques de maladies diarrhéiques et 320 000 au risque de malnutrition sévère.

L'eau potable fait partie des services de base indispensables qui manquent beaucoup au Yémen où presque tous les services essentiels pour la population sont perturbés : 63 hôpitaux endommagés, manque d'équipements et de personnels médicaux, panes d'électricité fréquentes, campagnes de vaccination et autres traitements compromis
L’eau potable fait partie des services de base indispensables qui manquent beaucoup au Yémen où presque tous les services essentiels pour la population sont perturbés : 63 hôpitaux endommagés, manque d’équipements et de personnels médicaux, panes d’électricité fréquentes, campagnes de vaccination et autres traitements compromis © UNICEF

C’est pourquoi l’organisme invite les différentes parties prenantes au conflit à cesser immédiatement les hostilités contre les civils et les infrastructures, à mettre un terme à l’enrôlement des enfants dans les combats et à permettre un accès humanitaire à tous ces enfants, où qu’ils se trouvent à l’intérieur de ce pays.

L'UNICEF estime que près de 10 000 enfants âgés de moins de 5 ans sont décédés de maladies évitables au cours de la dernière année. Parmi les raisons de ces décès : le déclin des campagnes de vaccination et des traitements contre la diarrhée et la pneumonie entre autres. Cela s'ajoute aux 40 000 enfants âgés de moins de cinq ans qui décédaient chaque année dans ce pays avant le déclenchement du conflit.
L’UNICEF estime que près de 10 000 enfants âgés de moins de 5 ans sont décédés de maladies évitables au cours de la dernière année. Parmi les raisons de ces décès : le déclin des campagnes de vaccination et des traitements contre la diarrhée et la pneumonie entre autres. Cela s’ajoute aux 40 000 enfants âgés de moins de cinq ans qui décédaient chaque année dans ce pays avant le déclenchement du conflit. © UNICEF

Nous ne nous laisserons pas décourager par le conflit, mais l’avenir de toute une génération d’enfants est en danger si nous n’accélérons pas collectivement notre aide, tant sur le plan humanitaire que politique. Agissons maintenant et tournons-nous avec espoir vers un avenir meilleur pour ces enfants et pour le Yémen 

David Morley, président et chef de la direction d’UNICEF Canada.

Catégories : International, Politique, Société
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