Raïf Badawi recevait le 10 avril à Londres, le prix Liberté de publier de l’Union internationale des éditeurs.
Sa femme, Ensaf Haidar, est allée chercher la récompense, rebaptisée Prix Voltaire, remise « à une personnalité ou à un organisme du monde du livre qui lutte pour la liberté d’expression. »
Raïf Badawi est ce blogueur saoudien accusé de blasphème en lien avec un blogue qu’il a écrit pendant deux ans, de 2010 à 2012.
Il a été arrêté en juin 2012 et condamné en 2013 à 7 ans de prison et 600 coups de fouet. Une condamnation réévaluée en 2014 à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet.
En janvier 2015, il a reçu ses 50 premiers coups. Il est en sursis depuis.
Sa femme, réfugiée au Canada avec leurs trois enfants, tente, depuis son arrestation en juin 2012, de le faire libérer.
Ces jours-ci, elle est donc en Angleterre pour recevoir le prix remis à son mari et pour lancer son livre Raif Badawi : The Voice of Freedom. My husband, our story, dans lequel elle raconte l’histoire de l’homme derrière le prisonnier d’opinion, leur vie de famille et son combat.
L’ouvrage de Mme Haidar est sorti en Allemagne en 2015, il sera lancé aux États-Unis prochainement. La version francophone sortira au Québec et en Europe en mai.
Ensaf Haidar veut ainsi garder la lumière sur Raïf Badawi. Elle fait tout en son pouvoir pour qu’il ne soit pas oublié et reçoit l’appui d’Amnistie internationale dont les initiatives n’ont pour l’instant pas porté fruit.
L’arrivée du nouveau gouvernement canadien de Justin Trudeau avait amené une lueur d’espoir qui s’est depuis éteinte alors que le premier ministre disait récemment qu’il ne fallait pas agir « trop vite » dans ce dossier pour éviter de possibles « conséquences néfastes ».
Mireille Elchacar est agente de développement régional en Estrie au Québec pour Amnistie internationale | Section canadienne francophone:
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