Une image de la prison de Bowden (archives)

Une image de la prison de Bowden en Alberta dans l'ouest du Canada.
Photo Credit: ICI Radio-Canada

D’hier à aujourd’hui : comment est la vie en prison au Canada

Si vous deviez avoir la malchance de vous retrouver derrière les barreaux au Canada, vous seriez d’abord sans doute surpris du teint très coloré de vos camarades d’infortunes.

La population carcérale d’origine autochtone a augmenté de 46,4 % au cours des 10 dernières années et les membres des minorités visibles noires, asiatiques et hispaniques ont vu leur nombre exploser quant à eux de 75 %!

Le nombre de Noirs représente maintenant en fait près de 10 % de la population carcérale canadienne alors qu’ils représentent moins de 3 % de la population civile. Nous nous rapprochons ainsi du modèle américain : aux États-Unis, 37 % de tous les prisonniers sont des hommes de la minorité noire, une minorité qui ne forme que 13 % de la population.

La situation est similaire chez les Autochtones, qui représentent 23 % des détenus fédéraux alors qu’ils ne constituent que 4,3 % de la population canadienne. La situation est encore pire chez les femmes autochtones, qui constituent le tiers de toute la population féminine du système carcéral au Canada.

Le sort de nos prisonniers amérindiens serait ainsi pire que celui des prisonniers noirs américains

La situation des prisonniers noirs canadiens

Non seulement les Noirs sont surreprésentés dans le milieu carcéral en général, mais la discrimination se poursuit une fois derrière les barreaux.

Selon un rapport annuel en 2013 du Bureau de l’enquêteur correctionnel, déposé au Parlement en novembre dernier, les prisonniers noirs sont surreprésentés dans les milieux à sécurité maximale et en isolement.

Ils font également l’objet de plus d’accusations d’infractions disciplinaires et ils sont plus susceptibles d’être impliqués dans des incidents où il y a un recours à la force.

Le rapport soulignait qu’un comportement discriminatoire et des attitudes préjudiciables envers les détenus de race noire sont monnaie courante de la part de certains agents du Service correctionnel du Canada.

L’ombudsman des services correctionnels du Canada demandait en novembre dernier au nouveau gouvernement libéral canadien de renouveler son mandat, car il y aurait selon lui beaucoup à faire pour défaire l’approche punitive de l’ex-gouvernement Harper.
Une cellule d’isolement en Ontario. L’ombudsman des services correctionnels du Canada demandait en novembre dernier au nouveau gouvernement libéral canadien de renouveler son mandat, car il y aurait selon lui beaucoup à faire pour défaire l’approche punitive de l’ex-gouvernement Harper. © THE CANADIAN PRESS/Frank Gunn | CP

L’isolement ou les médicaments

Les services correctionnels canadiens auraient très souvent recours aux placements en isolement pour gérer les comportements associés à la maladie mentale.

Selon une enquête conjointe menée il y a deux ans par La Presse Canadienne et CBC/Radio-Canada, près des deux tiers des détenues dans cinq pénitenciers fédéraux pour femmes se voyaient prescrire des psychotropes.

Le nombre d’utilisatrices de médicaments reliés à des problèmes psychiatriques aurait donc augmenté de moitié, au sein du milieu carcéral, depuis une étude de Service correctionnel Canada qui faisait état en 2001 d’un taux de prescription de 42 %.

En compagnie d’un auditeur français de Radio-Canada, nous effectuons un voyage à remonter le temps pour voir à quoi ressemblait la vie de nos prisonniers au Canada et au Québec dans le passé, notamment l’hiver, lorsque nous étions collectivement plus pauvres et moins développés.

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