Au Canada, le ratio de la dette au revenu disponible des ménages est passé de 163 à 165 % en 2015

Au Canada, le ratio de la dette au revenu disponible des ménages est passé de 163 à 165 % en 2015
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Banque du Canada : « les vulnérabilités des ménages se sont accentuées »

La Banque du Canada relève que les ménages canadiens sont de plus en plus endettés et subissent les revers des déséquilibres des marchés régionaux du logement et de la fragilité de la liquidité des marchés de titres à revenus fixes.

Malgré la reprise économique en cours et bien que le système financier démontre une certaine efficacité au Canada, la Banque indique que des risques importants pèsent sur ce système financier.

Il y a six mois, les économistes avaient signalé ces risques. Aujourd’hui, leur niveau reste inchangé, selon la Banque du Canada, qui vient de livrer sa Revue du système financier semestrielle.

En plus d’être écrasés par le fardeau de leurs dettes, les ménages doivent également subir les tensions financières reliées aux pertes d’emplois, notamment dans les régions les plus touchées par la faiblesse des prix des produits de base.

La Banque, qui a noté beaucoup de divergences régionales entre les marchés du logement, observe que les prix des logements ont connu une hausse importante tout comme le crédit hypothécaire, notamment dans les régions de Toronto et de Vancouver. Une situation qui est venue aggraver l’endettement des ménages.

Selon la Banque du Canada, le ratio d'endettement des ménages canadiens reflète une hausse du crédit hypothécaire à l’habitation supérieure à celle des revenus.
Selon la Banque du Canada, le ratio d’endettement des ménages canadiens reflète une hausse du crédit hypothécaire à l’habitation supérieure à celle des revenus. ©  iStock

Les risques qui planent sur le Canada

La Banque souligne qu’un certain nombre de risques planent sur le Canada et elle redoute la propagation d’un choc dans l’ensemble du système financier à cause des vulnérabilités décrites.

Le risque le plus important est une profonde récession doublée d’une forte augmentation du chômage à l’échelle nationale. Une situation susceptible de compromettre la capacité des familles à rembourser leurs dettes et de susciter une hausse généralisée des prix des logements.

 Le 15 février 2016, la mise de fonds minimale exigée dans le cas des nouveaux prêts hypothécaires assurés est passée de 5 % à 10 % pour la tranche du prix d’achat située entre 500 000 $ et 1 million de dollars. Par exemple, pour l’achat d’un logement valant 750 000 $, la mise de fonds minimale passe donc de 37 500 $ à 50 000 $. Si l’on se rapporte aux caractéristiques des prêts assurés qui ont été consentis en 2015 au Canada, ce changement devrait toucher 13 %, 10 % et 9 % des nouveaux emprunteurs assurés à Vancouver, à Calgary et à Toronto respectivement, mais seulement 4 % environ au niveau nationalRevue du système financier, Juin 2016, Banque du Canada

Mais, des conditions doivent être réunies, selon la Banque, pour déclencher une telle situation : il faut par exemple que survienne un événement majeur susceptible de provoquer ce choc et d’engendrer l’un des risques identifiés.

Une brusque hausse des taux d’intérêt liée à une augmentation des primes de risque à l’échelle mondiale, des tensions en provenance de la Chine et des autres pays émergents ainsi qu’une faiblesse prolongée des cours des produits de base, constituent les autres risques qui planent sur le Canada.

Heureusement, comme l’a noté la Revue, l’économie canadienne continue de progresser, soutenue d’une part par la bonne santé de l’économie américaine, d’autre part par la politique monétaire expansionniste et les mesures de relance budgétaire du gouvernement fédéral.

L’ensemble de ces conditions réunies vient amoindrir les possibilités de survenue d’une récession profonde au Canada.

 À noter et à lire aussi 

Les éléments clés qui améliorent les perspectives de croissance au Canada

  • La poursuite de l’ajustement structurel de l’économie à la chute des prix du pétrole et des autres produits de base;
  • La reprise de la production de pétrole dans la région de Fort McMurray, malgré les feux de forêt et la réduction des investissements dans le secteur pétrolier en général;
  • La hausse des exportations hors produits de base;
  • La politique monétaire expansionniste qui a contribué à stabiliser les conditions macrofinancières;
  • Les mesures de relance économique annoncées dans le budget de 2016;
  • Malgré les pertes financières reliées aux feux de Fort McMurray, les six grandes banques canadiennes restent fortes

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Catégories : Économie, Société
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