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Un projet de barrage sur la rivière Peace est dénoncé par Amnistie Internationale
Photo Credit: CBC

Un projet de barrage menace les droits des Autochtones

Amnistie internationale réclame la suspension d’un projet de barrage hydroélectrique de 8,8 milliards $ sur la rivière Peace, en Colombie-Britannique. Selon l’organisme indépendant, ce projet menace les droits des Autochtones de la région.

Amnistie a publié un rapport, mardi, demandant à Ottawa et au gouvernement britanno-colombien d’annuler ou de retirer immédiatement tous les permis et approbations relativement à la construction du barrage, baptisé Site C, dans le nord-est de la province.

Le rapport affirme également que le projet ne devrait aller de l’avant qu’avec le consentement libre, éclairé et préalable de tous les Autochtones concernés. Au moins deux Premières Nations ont déposé des poursuites en lien avec le barrage.

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La rivière Peace en Colombie-Britannique est dejà victime de pollution, au grand dam des riverains © Don Hoffman

Réticences  des Autochtones

D’après le rapport, les recherches archéologiques montrent que les Autochtones vivent dans la vallée de la rivière Peace depuis plus de 10 000 ans et que plusieurs utilisent toujours l’endroit pour chasser, pêcher, effectuer des cérémonies ou cueillir des plantes médicinales.

La première ministre de la Colombie-Britannique, Christy Clark, avait annoncé l’approbation du barrage en décembre 2014, déclarant que le Site C était un projet historique dont l’effet se ferait sentir au cours du prochain siècle. Les travaux ont commencé l’été dernier et le gouvernement fédéral a récemment donné le feu vert pour le détournement du cours d’eau.

Il s’agirait du troisième barrage à être construit sur la rivière Peace. Le projet entraînerait l’inondation d’une zone de 83 kilomètres dans la vallée près de Fort St. John.

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Le projet de barrage entraînerait l’inondation d’une zone de 83 kilomètres dans la vallée près de Fort St. John.

Selon l’évaluation environnementale, Site C devrait submerger plus de 5550 hectares de terres, dont au moins 3800 consacrés à l’agriculture. Des sites historiques autochtones disparaîtront également sous les eaux et jusqu’à 20 familles seront forcées de déménager.

Le rapport indique que le projet enfreint les obligations du Canada envers les Premières Nations, et ce, dans plusieurs domaines, notamment en faisant passer les plans de la Colombie-Britannique avant l’utilisation des terres préconisée par les Autochtones.

Amnistie internationale recommande aussi que le Site C fasse partie de l’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues et assassinées afin que le rôle joué par l’exploitation des ressources par rapport à l’augmentation de la violence envers les femmes des Premières Nations vivant dans le nord du pays soit examiné.

B.C. Hydro, la société d’État responsable du projet, affirme consulter les Autochtones de la région à propos de Site C depuis 2007.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique estime que le barrage produira 5100 gigawatts d’électricité par année, soit assez pour alimenter 450 000 résidences.

(Avec La Presse Canadienne)

Catégories : Économie, Environnement et vie animale
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