Selon Ubisoft, Assassin’s Creed s’est écoulé à 57 millions d’exemplaires à travers le monde, toutes plateformes confondues depuis 2006.

Selon Ubisoft, le jeu Assassin’s Creed conçu au Québec s’est vendu à 57 millions d’exemplaires à travers le monde, toutes plateformes confondues entre 2006 et 2013.
Photo Credit: Ubisoft

Ubisoft entrera-t-elle dans le ventre de la baleine Vivendi?

« Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d’un autre temps. On n’entre pas dans une société en cassant la porte ».

Yves Guillemot
Yves Guillemot © Ubisoft

C’est ce que déclarait il y a quelques mois, lors d’une entrevue avec un journal français, le PDG d’Ubisoft, Yves Guillemot.

Une prise de contrôle non sollicitée n’est jamais le scénario souhaité par celui qui va se faire avaler, et Ubisoft se débat depuis plusieurs mois, en quête notamment d’un chevalier blanc, pour conserver son indépendance.

Le géant français Vivendi a commencé son offensive il y a presque 12 mois. En octobre 2015, Vivendi avait acquis une première participation de 6,6 % dans Ubisoft, avant de la porter à 10 % en février 2016, 18 % en avril 2016, puis à 20,1 % en juin. Voilà qu’elle envisage l’acquisition de plus d’actions encore.

Une pause dans le jeu des acquisitions de Vivendi avant l’attaque finale?

Vincent Bolloré
Vincent Bolloré © Vivendi

Des analystes estiment que même si Vivendi se rapproche de son but de faire une acquisition hostile d’Ubisoft, il lui faut d’abord digérer son contrôle majoritaire de l’éditeur mobile Gameloft réalisé vers la fin du printemps dernier.

Vivendi serait en pleine digestion laborieuse de Gameloft, grignotée elle aussi morceau par morceau pendant six mois par le patron de Vivendi, le fameux milliardaire Vincent Bolloré. Or, Ubisoft pèse 3,6 milliards d’euros en bourse, soit cinq fois plus que Gameloft.

Pour Vivendi, toutes ces acquisitions s’inscrivent dans sa stratégie de redevenir le leader mondial des contenus et des médias.

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Le réalisme étonnant des jeux de Ubisoft est bien visible ici dans Watch Dogs 2.
Le réalisme étonnant des jeux de Ubisoft est bien visible ici dans Watch Dogs 2. © Ubisoft

Le Québec prêt à aider pour garder les emplois au Québec

La ministre de l’Économie Dominique Anglade
La ministre de l’Économie Dominique Anglade © PC/Jacques Boissinot

Pendant que se joue l’avenir et l’indépendance d’Ubisoft, la province du Québec se dit prête à tendre la main à Ubisoft afin de s’assurer non seulement « que les 3000 emplois restent » au Québec, mais aussi que la firme profite de l’« énorme croissance internationale dans le domaine du jeu vidéo ».

Ces déclarations sont celles de la ministre québécoise de l’Économie, Dominique Anglade. Elle dément cependant que le fabricant de jeux vidéo français Ubisoft Entertainement SA a approché le gouvernement afin d’obtenir du financement par exemple dans le but d’éviter une prise de contrôle par son concurrent Vivendi SA, comme l’annonçait mardi le Globe and Mail.

La ministre, lors d’une mêlée de presse dans les corridors de l’Assemblée nationale, n’a pas voulu cependant préciser la nature de l’aide que pourrait apporter Québec.  De préciser la ministre : « Ce qu’on veut, c’est que ça demeure [ici], et je pense qu’Ubisoft en est très conscient, et c’est ce qu’ils veulent. »

Selon le quotidien torontois, Ubisoft tente aussi de recruter des investisseurs canadiens à Montréal et à Toronto. L’entreprise aurait approché une douzaine d’investisseurs potentiels.

Aide-mémoire...
– Le Québec avait acheté une participation de 4,5 % des actifs d’Ubisoft en 2010, participation dont le gouvernement s’est toutefois départi depuis, par le biais de la Société Générale de financement (SGF).
– Depuis quelques années l’industrie du jeu vidéo génère un chiffre d’affaires plus élevé que celle du cinéma. Selon l’Association canadienne du logiciel et du divertissement, le secteur rapporte 2,3 milliards de dollars par année au Canada.

Le studio montréalais d’Ubisoft
Le studio montréalais d’Ubisoft © Facebook/Ubisoft

Avec la contribution de Patrice Roy, Catherine Lachaussée et Janic Tremblay de Radio-Canada

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