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Décès de la « grand-mère » de l’art autochtone canadien

Daphne Odjig, l’une des peintres et graveuses autochtones les plus célèbres du Canada, s’est éteinte la fin de semaine dernière.

Mme Odjig est née en 1919 dans la réserve de Wikwemikong, sur l’île Manitoulin (Ontario), d’un père potawatomi et odawa et d’une mère britannique venue au Canada en qualité d’épouse de guerre.

Dans une entrevue il y a quelques années, elle affirmait : « Mes tableaux sont une célébration de la vie. C’est mon subconscient qui décide le contenu et je suis contente de le laisser comme cela. Je suis mal à l’aise avec les mots; ma peinture est plus honnête et valable comme déclaration. »

Le Musée canadien de l’histoire à Gatineau, au Québec, dont la collection comprend plusieurs de ses oeuvres, s’est dit attristé par la disparition de cette « grand-mère » de l’art autochtone canadien.

« C’est quelqu’un qui a inventé toute une iconographie, toute une approche à créer des images. Le travail de Daphne Odjig, on le reconnaît tout de suite. », explique Marc Mayer, directeur général, Musée des beaux-arts du Canada.

La « grand-mère » a appris de son grand-père

L'artiste en 2007. (Tom Hanson/Canadian Press)

L’artiste en 2007. (Tom Hanson/Canadian Press)

Daphne Odjig a fait son apprentissage artistique auprès de son grand-père, Jonas Odjig, un sculpteur de pierre tombale, qui lui a enseigné le dessin et la peinture.

Le style d’Odjig, qui a traversé plusieurs phases et subi diverses mutations au cours des décennies, demeure toujours facilement reconnaissable.

L’imagerie et le style autochtones traditionnels se mêlent dans ses oeuvres aux influences cubistes et surréalistes que l’on perçoit facilement selon les spécialistes grâce à des lignes ondoyantes, un contour bien défini, des formes qui se chevauchent et un incomparable sens des couleurs.

Daphne Odjig s’est aussi penchée sur les questions plus politiques de la colonisation, du déplacement des populations autochtones et du statut de la femme et des enfants autochtones, plaçant ces enjeux politiques au premier plan des pratiques et de la théorie de l’art contemporain.

En 2007 elle a été la lauréate du Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques.

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L’oeuvre « Goose Dance » de l’artiste Dominique NormandCrédit photo : Espace Culturel Ashukan
L’oeuvre « Goose Dance » de l’artiste Dominique NormandCrédit photo : Espace Culturel Ashukan

RCI avec le Musée canadien de l’histoire, La Presse canadienne et Radio-Canada

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Catégories : Arts et divertissements, Autochtones
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