Documents sur le budget du Québec 2016-2017

Documents sur le budget du Québec 2016-2017
Photo Credit: Radio-Canada/Fannie Bussières McNicoll

Mise à jour économique et réinvestissement au Québec : calcul politique?

À leur arrivée au pouvoir en 2014, les libéraux s’étaient fixé comme objectif de remettre de l’ordre dans les finances de l’État. Deux ans plus tard, à force de coupes chirurgicales dans plusieurs secteurs clés tels que l’éducation et la santé, le premier ministre, le médecin Philippe Couillard, et son équipe ont atteint l’équilibre budgétaire et réalisé un surplus qui s’élève à plus de deux milliards de dollars. Aujourd’hui, ils s’engagent à panser les blessures en annonçant des investissements là où ils estiment avoir fait très mal. Alors que les prochaines élections sont en vue, d’aucuns crient au calcul politique, accusant l’équipe libérale de vouloir plus se servir que servir le peuple.

Alors que les Québécois attendaient de Philippe Couillard qu’il crée plus d’emplois et qu’il relance l’économie de la province, les principaux objectifs sur lesquels a reposé sa campagne lors de l’élection qui l’a porté au pouvoir en 2014, le premier ministre s’était plutôt engagé dans une politique budgétaire très serrée.

C’est ainsi que des secteurs cruciaux de la vie sociale comme la santé et l’éducation ont vu leurs ressources diminuer considérablement, ce qui n’a pas manqué d’influencer la qualité des services aux élèves, notamment ceux qui sont confrontés aux difficultés d’apprentissage dans le système scolaire. La qualité des soins aux aînés et les services aux citoyens de manière générale en ont pris un sacré coup.

Après deux années difficiles d’austérité, le gouvernement libéral estime avoir fait le ménage et retrouvé l’équilibre budgétaire avec de l’argent en plus dans les caisses de l’État.

Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao
Le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao © PC/Jacques Boissinot

C’est une excellente nouvelle malgré les difficultés qui ont jonché le parcours, a estimé le ministre des Finances Carlos Leitao, malgré les critiques qui affirment que le gouvernement ne fera que réinvestir les sommes coupés ici et là.

Je ne nie pas que l’effort a été important. Il fallait prendre des mesures rapides et énergiques, parce qu’on s’en allait droit dans le mur.

Réinvestissements prioritaires en santé et en éducation

Les 2,19 milliards de dollars de surplus issus des revenus d’impôts plus élevés que prévu, d’après le gouvernement Couillard, vont être réinvestis dans ces deux secteurs selon la répartition suivante :

  • Un milliard de dollars dans le réseau de la santé d’ici 4 ans, dont 253 millions dédiés à l’abolition de la taxe santé dès janvier 2017
  • Investissement d’ici 2020 de la quasi-totalité du reste en éducation, en infrastructures et dans le développement en région.

Un milliard de dollars en santé d’ici 2020, c’est certes important, mais pas suffisant pour résoudre tous les problèmes qui ont été engendrés par les compressions, a estimé la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé, la FIQ.

Comme l’ont soutenu Régine Laurent et plusieurs autres organisations et syndicats du secteur de la santé, la politique d’abolition des postes est loin d’être terminée, les fusions des services en santé se poursuivent, ce qui nuit sérieusement à la qualité des services offerts aux citoyens.

Des enseignants de la FAE manifestent au cours d’une journée de grève pour dénoncer les compressions en éducation.
Des enseignants de la FAE manifestent au cours d’une journée de grève pour dénoncer les compressions en éducation. © Anne-Louise Despatie / Radio-Canada

Les citoyens québécois ont perdu confiance en leur système de santé, en leur système d’éducation, bref, en leur appareil étatique, et ils l’ont très souvent démontré à travers différents mouvements de grève ces dernières années.

L’on comprend pourquoi certains pensent que le réinvestissement annoncé répond plus à des préoccupations politiques du gouvernement libéral qu’à satisfaire la population, les prochaines élections générales au Québec étant annoncées pour le 1er octobre 2018.

Du côté de la Fédération des parents du Québec, la nouvelle a été néanmoins accueillie avec enthousiasme. Le montant des investissements de 110 millions par année pendant les trois prochaines années est jugé satisfaisant, après des compressions de plus de 1 milliard dans le système scolaire et de plus de 400 millions dans l’enseignement supérieur.

RCI avec Radio-Canada

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Catégories : Économie, Politique, Société
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