Herman Deparice-Okomba, directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence

Herman Deparice-Okomba, directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Critiques contre le directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence

Selon des informations exclusives obtenues par Radio-Canada, le directeur de ce centre qui est souvent cité en exemple ailleurs dans le monde aurait partagé des renseignements qui devaient rester confidentiels au sujet de personnes soupçonnées de radicalisation

D’anciens employés affirment que le directeur, Herman Okomba-Deparice, les a incités à contrevenir à leur code de déontologie en partageant des renseignements confidentiels obtenus auprès de personnes supposément radicalisées.

Ces révélations s’avèrent particulièrement troublantes alors qu’elles surgissent à une semaine de la tenue d’un important sommet international de l’UNESCO, qui réunira à Québec 250 experts en radicalisation, dont le directeur du CPRMV.

Le point de vue du directeur

Herman Deparice-Okomba, le directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence.
Herman Deparice-Okomba, le directeur du Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence. © Bahador Zabihiyan

En entrevue à Radio-Canada, Herman Okomba-Deparice a défendu ses méthodes de fonctionnement et ceux de son organisme public.

« Nous avons un système de confidentialité à l’interne extraordinaire. Je suis fier du travail de mes employés, je suis fier du travail de mon équipe, je suis fier du travail que nous faisons pour accompagner les parents et les familles.

À la question de savoir s’il demandait à ses employés de lui transmettre des informations confidentielles, il rétorque : « Absolument pas. Les professionnels, chez nous, nos psychologues, nos travailleurs sociaux le savent très bien. Au centre, nous avons une politique. La priorité, qu’est-ce qui prédomine en matière d’intervention psychosociale au centre, c’est vraiment les ordres professionnels. C’est pour ça qu’on a des protocoles avec eux. »

Des témoignages divergents

Le psychologue Jacques Caron qui a travaillé pendant près d’un mois lors des débuts du CPRMV de Montréal affirme que Herman Okomba-Deparice lui aurait demandé de partager toutes les informations qu’il recueillait dans ses rencontres privées avec des personnes soupçonnées de radicalisation.

Il affirme que cela va à l’encontre de son code de déontologie. « Complètement, parce que je veux gagner la confiance de ce jeune-là pour l’aider à se réintégrer. Je ne veux pas gagner sa confiance pour faire de la délation, pour l’arrêter ou l’emprisonner. »

Une autre personne qui elle aussi n’est plus employée du centre a apporté ce témoignage sous le couvert de l’anonymat : « On m’a demandé de faire des choses qui vont à l’encontre de mon code [de déontologie]. Le centre utilise des gens qui sont habitués à la relation d’aide, donc à mettre en confiance les gens, pour qu’ils s’ouvrent et pour qu’ensuite on rapporte les faits. »

Cette personne ajoute : « À mon époque, ce n’était pas du travail psychosocial, ça c’est une évidence. Ce n’était pas de la relation d’aide. […] Ça peut ressembler à du travail policier. Il y avait un logiciel mis en place par exemple, et ce logiciel faisait en sorte que le directeur pouvait avoir accès aux informations écrites pour la tenue de dossiers et il pouvait même écrire dans les dossiers lui-même. La confidentialité n’était pas assurée. »

Découvrez :
Le centre d’antiradicalisation québécois accusé de parti pris antimusulman
Créé en mars 2015, le Centre de prévention de la radicalisation qui tente d’offrir de l’aide aux jeunes à risque et à leurs parents est la cible d’attaques cinglantes de la part de citoyens de la communauté musulmane à Montréal. Selon des informations exclusives obtenues par le quotidien montréalais Le Devoir, on reproche au centre d’être partial et de critiquer « sans ménagement la pensée islamique ».
Lisez la suite…

Le directeur du Centre de prévention de la radicalisation (CPRMV), Herman Deparice-OkombaPhoto: Ryan Remiorz La Presse canadienne
Le directeur du Centre de prévention de la radicalisation (CPRMV), Herman Deparice-OkombaPhoto: Ryan Remiorz La Presse canadienne

 

RCI avec les informations de Louis-Philippe Ouimet de Radio-Canada

Sur le même thème

Radicalisation : le lien de confiance ébranlé? – Radio-Canada 

Pour contrer la radicalisation islamique, Molenbeek en Belgique s’inspire des Québécois – RCI 

Un observatoire canadien sur la radicalisation pour calmer le jeu – RCI 

Catégories : International
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.