Vidéo dans laquelle un djihadiste appelle au terrorisme.

Internet est devenu l'outil de prédilection des groupes radicaux. Le gouvernement du Québec veut s'en servir pour contrer leur discours auprès des jeunes

Comment battre les groupes extrémistes sur leur propre terrain?

La prévention, tout le monde en convient, est l’un des moyens les plus efficaces pour combattre la radicalisation des jeunes. Mais comment procéder? Quels outils faut-il utiliser? Le Québec va privilégier la recherche. Mais il va également jouer sur le terrain de prédilection groupes extrémistes et terroristes : Internet. 

Après avoir constaté qu’Internet est le canal par lequel transitent la majorité des jeunes qui se radicalisent, le Québec veut passer à l’action. À l’occasion de la conférence internationale sur la lutte contre la radicalisation des jeunes par internet qui se tient à Québec, le gouvernement de Philippe Couillard est déterminé à utiliser « les mêmes outils que les djihadistes » pour reprendre les mots de la ministre de la Condition féminine, Lise Thériault.

La déléguée du Québec à l’UNESCO, à Paris, Julie Miville-Dechêne, est du même avis : « Internet, selon toutes les recherches, est un accélérateur » de radicalisation. D’où l’importance de mettre l’accent sur cet enjeu.

D’ores et déjà, le Québec a annoncé la création d’une chaire de recherche sur la radicalisation. Placé sous l’égide de l’UNESCO, l’organisme regroupera des experts de l’Université de Sherbrooke et de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Pour la ministre des Relations internationales, Christine St-Pierre, la mise en place de cette chaire est « un geste vraiment concret parce que tous les chercheurs qui se penchent sur ces questions-là seraient reliés dans une communauté. Quand les recherches sont mises en commun, on peut avancer plus rapidement ».

Internet et lutte à la radicalisation des jeunes
La ministre des Relations internationales du Québec Christine St-Pierre appelle à la collaboration internationale dans la lutte contre la radicalisation des jeunes © Radio-Canada

Contrer les messages des groupes radicaux

Le Québec veut par ailleurs miser sur les « contre-messages » à transmettre aux jeunes, qui ont accès facilement à quantité de sites web conçus par des groupes extrémistes cherchant à endoctriner ces jeunes et les convaincre d’adhérer à leur cause.

Christine St-Pierre estime que les États devraient s’ajuster rapidement aux pratiques, méthodes et outils souvent « sophistiqués » dont se servent les organisations extrémistes pour enrôler les jeunes, « et non pas être à la remorque » de ces groupes.

Au terme de la conférence, la ministre St-Pierre compte lancer un appel solennel à tous les pays et à toutes les sociétés libres et démocratiques. Son message: « Donnons-nous la main. Trouvons ensemble des façons de contrer la radicalisation menant à la violence ». Cet appel visera à faire en sorte que la conférence ait des suites concrètes partout dans le monde.

Au Québec, une dizaine de cas de jeunes ayant choisi d’adhérer à des organisations radicales et violentes ont été recensés jusqu’à maintenant. Mais le nombre est difficile à évaluer, ce phénomène étant par définition clandestin.

La vidéo de recrutement du groupe sunnite djihadiste l’État islamique montre le Canadien André Poulin, mort en Syrie.
Le Canadien André Poulin, mort en Syrie était un djihadiste de l’État islamique © CBC

L’islamisme radical n’est pas la seule cible

La conférence organisée par le Québec sous le parrainage de l’UNESCO, réunit plus de 450 participants de 70 pays, dont des experts issus de différents ordres gouvernementaux, d’organisations internationales, du secteur privé, du milieu universitaire, mais aussi de la société civile.

Des parents de jeunes ayant flirté avec l’extrémisme, dont la mère d’un ancien suprémaciste blanc, ainsi que des jeunes touchés de près par ces questions ont témoigné lors de cette conférence qui prend fin mardi.

L’objectif de cet événement est de partager les meilleures pratiques permettant de prévenir la radicalisation menant à la violence et de cibler des pistes de solution communes.

L’islamisme radical n’est pas l’unique préoccupation de la conférence. Toutes les formes d’extrémisme violent comme celui des mouvements néo-nazis et autres organisations d’extrême-droite retiennent également l’attention des participants.

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