Le conservateur Brian Mulroney, qui a dirigé le Canada de 1984 à 1993, affirme que le président désigné des États-Unis est un « gentleman ». Il prévoit des relations ensoleillées entre le Canada et les États-Unis une fois que Donald Trump prendra ses fonctions le mois prochain.
« Je ne serais pas surpris si, effectivement, Trump surprenait tout le monde et s’avérait être un président très important des États-Unis, avec un record significatif de réussites », a dit M. Mulroney en réponse aux questions d’un petit groupe de journalistes à l’ambassade de France à Ottawa.
L’ancien premier ministre a été nommé commandeur de la Légion d’honneur mardi.
Un citoyen et un homme solide
L’ancien premier ministre a carrément applaudi l’homme, qu’il connaît depuis plus de 20 ans, pour son succès financier et parental.
« Pour moi, ça a toujours été un gentleman. Il est le père de cinq enfants. Il n’y en a pas un là-dedans qui fume, qui boit, qui prend de la drogue. Rien. C’est des enfants merveilleux », a noté M. Mulroney.
Pour moi, si quelqu’un est en mesure de faire 10 milliards de dollars puis d’élever cinq enfants comme ça, il y a du bien là-dedans, beaucoup de bien.
Et si on parlait d’économie
Brian Mulroney n’est pas inquiet pour l’avenir de l’ALENA, un accord économique continental signé lors de son passage à la tête du pays et dont il était le principal promoteur au Canada. Si M.Trump s’en prend à cet accord de libre-échange, ce n’est pas le Canada qu’il vise, assure M. Mulroney.
« Lorsque Trump, dans la campagne électorale, donnait des coups de Jarnac à l’ALENA, j’ai toujours pensé qu’il s’agissait d’une attaque généralisée contre le problème que soulève pour lui le Mexique. Il ne parlait pas du Canada », a-t-il avancé.
Puis, il ne voit pas de mal à renégocier cet accord de libre-échange qui a été signé à une époque où « il n’y avait pas d’Internet ».
« Donald est, à bien des égards, un gars heureux, révèle Brian Mulroney. Joyeux et extravagant dans ses démarches et ses déclarations, mais Justin Trudeau a son propre charme à son sujet. Je pense que lui et Donald peuvent établir une très bonne amitié. »
Un mot de prudence, cependant. « Donald voudra toujours être le joueur dominant, mais le président des États-Unis l’est généralement de toute façon », a ajouté Mulroney.
Brian Mulroney défend les propos de Trump sur les femmes!
Lorsque les journalistes lui ont rappelé les propos méprisants à l’égard des femmes que M. Trump a tenus par le passé, M. Mulroney les met sur le compte des excès de campagne politique.
« Moi, j’ai connu avant cette campagne-là, et pendant 20 ans, 25 ans, un Donald Trump qui est un gentleman. Moi, j’ai tendance à faire la part des choses dans les campagnes électorales, surtout des campagnes à la chefferie, où on dit des conneries régulièrement », a-t-il offert à la défense du prochain président américain.
Les journalistes lui ont alors rappelé que les commentaires de M. Trump sur les femmes ont justement précédé sa vie politique. C’est là que M. Mulroney a repris l’excuse décriée lorsque cette affaire a fait du bruit pour la première fois. Il a qualifié le tout de « conversation de vestiaire ».
« C’est des commentaires, des phrases complètement inacceptables. Mais ça a été mentionné avec Billy Bush dans un climat de détente et les deux rigolaient », a-t-il dit.
« Ce n’est pas pour le pardonner que je dis ça. Mais le Donald Trump que j’ai connu, lui et sa femme, c’est un gentleman. Il se comporte toujours avec dignité et respect quand on le croise. »
Découvrez :
Brian Mulroney reçoit la plus haute distinction décernée par l’Afrique du Sud à un étranger
Alors qu’il dirigeait le pays, dans les années 80, M. Mulroney s’était opposé à l’apartheid, un système politique basé sur la ségrégation raciale.
Lisez la suite…
RCI avec La Presse canadienne, Radio-Canada et CBC
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.