Réunification d’une famille syrienne

Réunification d’une famille syrienne au Canada
Photo Credit: ICI Alberta

Réunification familiale: Ottawa s’en remet au sort

A partir de ce mardi 3 janvier et jusqu’au 2 février, les Canadiens et les  résidents permanents peuvent présenter en ligne une demande de parrainage de parents ou de grands-parents étrangers. Seules 10 mille personnes, choisies au hasard, pourront présenter une demande.

La nouvelle  loterie va succéder au principe du « premier arrivé, premier servi ». Pour le ministère de l’Immigration, le nouveau procédé donne « la même chance à tous les Canadiens (ou résidents permanents) voulant présenter une demande de parrainage de parents ou de grands-parents ».

La réunification familiale est l’une des dispositions de base du programme d’immigration du Canada. Tant la loi que les politiques en matière d’immigration favorisent le regroupement des immigrants récents ou établis depuis longtemps avec les membres de leur famille. Mais le système est loin d’être parfait.

En avril 2016, Immigration Canada a créé un Centre d’information à Montréal, qui traite environ 14 000 cas par mois (archives)
Le regroupement familial au Canada est traditionnel un processus long et incertain. Ce qui lui a valu de nombreuses critiques © Reuters / Mark Blinch

Véritable parcours du combattant

Parmi les nombreux obstacles que doivent franchir ceux qui veulent faire entrer leurs proches au Canada, il y a des tests ADN coûteux et qui prennent du temps, l’impossibilité de parrainer un membre de sa famille si on est assisté social, les retards administratifs, et surtout, une définition étroite de la famille susceptible d’exclure des enfants non-biologiques.

Pour toutes ces raisons, un organisme comme le Conseil canadien pour les réfugiés (CCR) a demandé au Canada de lancer un programme d’entrée express pour la réunification familiale et de s’engager à réunir les enfants avec leurs parents dans un délai de six mois ou moins.

La nouvelle loterie d’Ottawa est-elle la réponse appropriée aux critiques sur la question du regroupement familial? Difficile d’être formel. En tout cas, en ce début d’année 2017, l’initiative fédérale va faire le bonheur de quelque 10 mille personnes, choisies au hasard. Mais 20 mille autres, à qui la chance n’aura souri, seront déçues

Mais tout ce beau monde, désireux de faire venir leurs parents ou grands-parents au Canada a jusqu’au 2 février à midi pour se manifester.

Seules 10 mille personnes sur 30 mille verront leurs demandes de parrainage aboutir © Archivos/Radio Canada

Adieu la lenteur dans le traitement des demandes?

Les postulants devront remplir un formulaire à partir du site internet du ministère de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté.

Les 10 mille personnes sélectionnées, et seulement elles, pourront ensuite soumettre une demande de parrainage en bonne et due forme.

Le gouvernement fédéral soutient que le nouveau processus est plus juste, plus transparent et qu’il améliorera l’accès au processus de demande.

Reste maintenant à savoir combien de temps va durer le processus entre le remplissage du formulaire en ligne et la réunification effective. Car, leur des griefs contre Immigration Canada est l’extrême lenteur du traitement des demandes.

Des enfants peuvent attendre plus de deux ans avant de pouvoir retrouver leur père ou leur mère au Canada. Et pour les membres de famille des réfugiés, les délais de traitement à l’étranger sont de 31 mois, selon le Conseil canadien pour les réfugiés.

Au lendemain du séisme de 2010, les Haïtiens de Montréal se sont rués sur les bureaux d’immigration dans l’espoir de faire venir leurs proches au Canada.
Le Canada reste une destination populaire pour les réfugiés et les demandeurs d’asile. Une fois arrivés au Canada, plusieurs doivent se batailler dur pour faire venir leurs familles au pays © Shaun Best / Reuters

Quelques propositions du CCR pour la réunification familiale

  • Réunir les enfants avec leurs parents en 6 mois ou moins
  • Opter pour une définition large et inclusive du membre de la famille
  • Rétablir l’âge précédent des enfants à charge
  • Éliminer la règle du « membre de la famille exclu ». Selon cette règle, une personne n’est pas un membre de la famille aux fins de l’immigration, et ne peut donc pas être parrainée, si elle n’a pas été contrôlée par un agent de visa au moment où le parrain a immigré au Canada. La pénalité – une interdiction à vie de la réunification familiale – est totalement disproportionnée.
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