On évoque souvent le chiffre de quatre millions de rats dans la ville de Montréal, environ deux par habitant, ce qui serait le ratio d'une ville bien tenue...

On évoque souvent le chiffre de quatre millions de rats dans la ville de Montréal, environ deux par habitant, ce qui serait le ratio d'une ville bien tenue...
Photo Credit: ICI Estrie/Carl Marchand

À bat les rats au Canada : le cas unique de l’Alberta

De Halifax à Vancouver en passant par Montréal et Toronto, les rats seraient de plus en plus nombreux au pays.

Des chercheurs de l’Université de la Colombie-Britannique suggèrent donc aux villes de se doter d’une politique globale de lutte contre les rats. Les villes pourraient s’inspirer du programme de dératisation mis en place dans les années 50 par l’Alberta.

En Alberta, le gouvernement provincial prend des mesures extraordinaires pour tenir les rats à l’écart depuis 77 ans. Toutes les infestations présumées sont examinées et traitées à la source à la frontière par les inspecteurs de l’Unité de lutte antiparasitaire ou, en anglais, le Rat Patrol!

Ironiquement, l’un des plus grands problèmes du combat de l’Alberta contre les rats, c’est que la plupart des Albertains ne peuvent pas réellement identifier les rats et les signes d’une présence des rats parce qu’ils ne s’y connaissent pas vraiment.

Une géographie bien particulière

Wikipédia

Wikipédia

L’Alberta concentre ses efforts de lutte contre les rats dans une zone de 400 kilomètres de long et de 29 kilomètres de large, le long de la frontière de la Saskatchewan et jusqu’au sud à la frontière des États-Unis.

La province est protégée des rats par sa géographie. À l’ouest, les montagnes Rocheuses sont un rempart naturel. Au nord, c’est la toundra. À l’est, l’hiver sur les plaines des prairies est long et les habitations humaines sont très dispersées. Au sud s’étendent des terres arides s’apparentant souvent au désert.

La province se targuait donc d’être à peu près sans rats pendant des décennies, mais elle a récemment été confrontée à des infestations inhabituelles dans le sud-est de l’Alberta.

L’Alberta chasse ses rats un à la fois – 3:08

Une nouvelle arme contre les rats pour ceux qui ne peuvent pas les « sentir »

La population de rats bruns en plein essor dans le monde pourrait bientôt baisser, maintenant que les scientifiques canadiens de l’Université Simon Frazer (SFU) sur la côte ouest canadienne ont identifié et synthétisé la phéromone sexuelle du rat brun mâle. Cette phéromone est un attractif puissant qui attire les rats bruns femelles vers les pièges.

La découverte fait partie d’une tactique prometteuse du contrôle des rats à trois volets que les chercheurs développent, qui exploite le système de communication des rats.

Cet appât à rats combine des phéromones sexuelles synthétiques de mâles adultes, des odeurs alimentaires particulièrement appréciées par les rats (comme les noix, le fromage et les céréales) et des enregistrements de sons émis par des bébés rats pour précipiter les rongeurs vers la mort.

Le piège, conçu comme un appât classique brisant le cou des rats, s’est révélé dix fois plus efficace que les systèmes traditionnels et devrait être commercialisé dans deux ans environ, selon Gerhard Gries, l’un des principaux chercheurs derrière le projet.

« Nous commençons à parler le langage des rats », affirme Gerhard Gries, un écologiste à la SFU.

De gauche à droite: Regine Gries, Gerhard Gries, Stephen Takács et Huimin Zhai avec leur nouveau piège à rats. © Greg Ehlers/SFU

De gauche à droite: Regine Gries, Gerhard Gries, Stephen Takács et Huimin Zhai avec leur nouveau piège à rats. © Greg Ehlers/SFU

À un moment où les populations de rats dans le monde entier infligent des dommages sérieux, « parler rat » est devenu important.

« Nous commençons à comprendre leurs phéromones (attractifs chimiques). Nous comprenons leur communication sonore et pouvons la reproduire, et nous comprenons leurs préférences alimentaires. »

Les rats propagent la maladie et les allergènes, diminuent les rendements des cultures agricoles et menacent les animaux et les oiseaux de mer. Le rat brun est le rat le plus répandu dans le monde, et sa population augmente, en partie parce que les rats rusés et intelligents ont évolué intellectuellement ou biologiquement pour éviter les pièges nouvellement placés dans leur habitat naturel.

RCI avec la contribution d’Alexandra Szacka, Dominique Arnoldi et Marie Villeneuve de Radio-Canada

Sur le même thème

Rise in rat population a threat to human health – CBC 

Rat hotline encourages rodent reporting in Alberta – CBC 

Pas de glace carbonique pour se débarrasser des rats à Windsor – Radio-Canada 

SOS Rats en Alberta – Radio-Canada 

Catégories : Environnement et vie animale, Santé
Mots-clés : , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.