L’Oléoduc Énergie Est est un projet de pipeline de 4 600 kilomètres qui transportera, environ 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta et la Saskatchewan vers les raffineries de l’Est du Canada.

L’Oléoduc Énergie Est est un projet de pipeline de 4 600 kilomètres qui transportera, environ 1,1 million de barils de pétrole par jour de l’Alberta et la Saskatchewan vers les raffineries de l’Est du Canada.
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Énergie Est : les Canadiens doivent-ils faire confiance au nouveau comité d’audience?

Le projet d’oléoduc pétrolier Énergie Est de l’entreprise TransCanada a été au centre de plusieurs controverses ces derniers mois. Cette situation a incité à l’annulation de plusieurs audiences prévues dans le pays, le public dénonçant à chaque fois l’opacité, l’absence de transparence et le manque de crédibilité du processus de consultation. L’Office national de l’énergie vient d’annoncer la création d’un nouveau comité d’audience de trois membres pour examiner ce projet et le réseau principal.

Des promesses d’une audience opportune et accessible

En nommant Don Fergusson, Carole Malo et Marc Paquin, respectivement président d’audience et membres du nouveau comité d’audience, l’Office national de l’énergie souhaite rassurer les Canadiens sur le fait que l’audience relative au projet Énergie Est sera totalement transparente et juste, bien que certains détails restent encore à clarifier.

Les nouveaux responsables ont chacun une riche expérience en ce qui concerne l’élaboration de politiques, la réalisation de projets d’énergie et d’infrastructures en lien avec l’environnement et le développement durable.

Leur entrée en fonction permettra-t-elle de mettre un terme à la vague de protestation du public qui s’oppose à l’ensemble du projet, dénonçant la mascarade qui l’entoure?

La tâche s’annonce ardue pour ces nouveaux responsables qui devront passer en revue les différents problèmes posés à la suite du non-respect par TransCananda de près de 78 % des conditions qui avaient été établies par l’Office national de l’énergie.

Audiences Énergie-Est, manifestation et arrestations.
© Charles Contant

 Problème d’acceptabilité sociale

Plusieurs facteurs ont poussé les Canadiens à perdre confiance au processus d’audience du projet Énergie Est. En plus de remettre en question ce processus qu’ils ont jugé fallacieux, ils étaient outrés de certaines interventions de personnalités dans des activités de lobbying dites « douteuses ».

La question de la destruction du couvert forestier et de la sécurité des oléoducs pétroliers est au cœur des dénonciations d’organismes environnementaux.

Considéré comme l’un des plus longs au monde avec une longueur totale de 4600 km, le pipeline d’Énergie Est est conçu pour traverser six provinces du Canada, dont le Québec, et acheminer 1,1 million de barils de pétrole brut par jour depuis les sables bitumineux de l’Albertavers l’Atlantique et les ports d’exportation.

Le projet du réseau principal prévoit la construction de quatre sections d’un nouveau gazoduc d’environ 279 km et des installations connexes, allant de Markham à Brousseville en Ontario.

Dans l’ensemble, le projet Énergie Est permettra certes de créer des emplois et de générer des revenus fiscaux, bien que maigres, mais les risques de déversement et de pollution des eaux et des municipalités préoccupent au plus haut point les dirigeants et la population.

Résultats d’une étude déposée au BAPE, dans le cadre de l’étude du projet de pipeline Énergie Est
Résultats d’une étude déposée au BAPE, dans le cadre de l’étude du projet de pipeline Énergie Est © Radio-Canada

Du pain sur la planche pour le nouveau comité d’audience

Les travaux de ce comité devront permettre de répondre aux préoccupations des Canadiens en ce qui concerne les dommages environnementaux du projet.

Greenpeace Canada estime que ce projet augmentera la production des Sables bitumineux de près de 40 %, ce qui équivaudrait à ajouter sept millions de véhicules de plus au Canada.

Ce serait la catastrophe programmée pour ce pays qui s’est engagé, auprès d’autres nations à Paris, à combattre les changements climatiques en les limitant à 2 %, par rapport au niveau préindustriel.

Toujours selon Greenpeace, le Canada qui, s’est aussi engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 30 % par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030, risquerait de ne pas tenir ses engagements.

L’échappatoire consisterait à refuser purement et simplement le projet Énergie Est, ce qui n’est pas à l’ordre du jour du côté de l’Office national de l’énergie qui compte sur l’efficacité du nouveau comité d’audience pour rétablir la confiance avec les Canadiens.

Le comité qui démarre ses travaux dans les prochaines semaines devra avant tout, déterminer la manière dont se déroulera le processus d’examen pour un projet jugé peu rentable pour l’économie nationale, le pétrole étant essentiellement destiné à l’exportation.

Énergie Est : une menace pour les eaux selon les environnementalistes
Énergie Est : une menace pour les eaux selon les environnementalistes © Heather MacIntyre/Maya’s Legacy Whale Watching

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Catégories : Environnement et vie animale, Société
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