Le secrétaire parlementaire du ministre des Finances du Canada François-Philippe Champagne

Le ministre du Commerce international, François-Philippe Champagne, pense avoir rassuré les partenaires commerciaux du Canada sur l'engagement d'Ottawa en faveur du libre-échange
Photo Credit: ICI Radio-Canada

Ottawa rassure ses partenaires à Davos : le protectionnisme n’a pas sa place au Canada

Alors que l’incertitude provoquée par l’entrée en fonction de Donald Trump aux États-Unis plane sur le Forum économique mondial de Davos, le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne se veut rassurant. Ottawa va demeurer résolument libre-échangiste.

Depuis son arrivée en Suisse en début de semaine, M. Champagne, qui vit son baptême du feu sur la scène internationale comme ministre, a tenu plusieurs rencontres en coulisse. Il a notamment eu des échanges avec ses homologues de l’Inde, de l’Allemagne et de l’Indonésie, afin de vanter l’ouverture du pays en matière de commerce international.

« Le Canada demeure un endroit de stabilité et de prévisibilité, et c’est pour cette raison que l’on peut parler d’investissements », a expliqué celui qui se présente comme le « chef du marketing canadien ».

Nommé au Commerce international lors du dernier remaniement effectué par le premier ministre Justin Trudeau, M. Champagne, qui était secrétaire parlementaire du ministre des Finances Bill Morneau, s’est notamment dit encouragé par le discours prononcé mardi par le président chinois, Xi Jinping.  En donnant le coup d’envoi du Forum, le président chinois s’est présenté comme un défenseur de la mondialisation et a dénoncé le protectionnisme.

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Le discours chinois sur les vertus de la mondialisation est encourageant selon le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne. © (Michel Euler/Associated Press)

Selon M. Champagne, le Canada a attiré l’attention de plusieurs sur la scène mondiale après être parvenu à signer un accord de libre-échange avec l’Europe. Et ce, au cours d’une année marquée par la décision du Royaume-Uni de quitter l’Union européenne et le discours protectionniste de M. Trump qui, dès vendredi, deviendra le 45e président de la plus grande puissance économique du monde.

« L’ouverture des marchés, c’est essentiel pour nous »

« Les gens sont intéressés, affirme M. Champagne. Dans un moment d’incertitude comme celui que l’on traverse, les gens se demandent où sont les endroits prévisibles. Nous aurons toujours un agenda progressif pour le commerce parce que l’on représente 0,5 % de la population, mais 2,2 % du commerce mondial. L’ouverture des marchés, c’est essentiel pour nous.»

Même si son ministère a été amputé des questions commerciales avec les États-Unis comme le bois d’oeuvre et l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui demeurent dans les mains de la nouvelle ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland, M. Champagne a tout de même dû répondre sur les changements à venir au sud de la frontière.

Le poste frontalier Peace Bridge à Fort Érié, en Ontario
Le Canada est le premier partenaire commercial de 35 États américains. Les deux pays transigent pour 2,4 milliards $ en biens quotidiennement. © AP/Don Heupel

Cela n’est pas un handicap pour autant, dit M. Champagne, qui s’affaire à rappeler l’importance des relations bilatérales entre les deux pays. Il se plaît entre autres à rappeler que le Canada est le premier partenaire commercial de 35 États américains et que les deux pays s’échangent pour 2,4 milliards de dollars de biens quotidiennement.

« Pendant que nous sommes préoccupés par les enjeux aux États-Unis, il ne faut pas délaisser pour autant nos autres partenaires comme l’Europe, les pays d’Amérique du Sud et la Chine, rappelle M. Champagne. [Ne pas avoir les dossiers américains] me permet de faire tout cela. »

Le Québec n’est pas oublié

Le ministre est également conscient que plusieurs s’interrogent sur sa capacité à faire valoir ses idées dans des dossiers importants pour le Québec comme le renouvellement de l’entente sur le bois d’oeuvre avec les États-Unis.

Sans entrer dans les détails, M. Champagne a mentionné que les intérêts de la province étaient défendus par les 40 députés qui forment le caucus, avant d’ajouter : « Nous nous sommes entendus, Mme Freeland et moi, pour travailler de concert. Nous allons tous y gagner. Elle prend le leadership et moi je suis en appui. »

(Avec La Presse canadienne)

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