Première rencontre entre Donald Trump et Justin Trudeau ce lundi

Première rencontre entre Donald Trump et Justin Trudeau ce lundi
Photo Credit: Reuters/Carlo Allegri/Andrew Kelly

Trudeau à la Maison-Blanche : quelle stratégie en face de Donald Trump ?

Annoncée depuis quelques jours, la visite à Washington du premier ministre du Canada, Justin Trudeau, aura lieu ce lundi. Les attentes de la rencontre avec le nouveau président des États-Unis sont importantes, compte tenu des enjeux économiques et diplomatiques de cette mission pour le Canada.

Obtenir un abaissement des barrières protectionnistes

Alors que les idées protectionnistes du président Donald Trump continuent de semer le doute et l’inquiétude chez les opérateurs économiques canadiens, la tâche pour le premier ministre, Justin Trudeau, consistera avant tout à obtenir de son hôte un adoucissement de ses positions.

Les Canadiens espèrent ainsi que leur premier ministre obtienne du président Trump ce qu’il y a de meilleur et de rassurant pour leur pays qui devrait pouvoir continuer à profiter des échanges de marchandises et de biens avec son voisin.

« Chaque minute qui passe, 1,4 million de dollars en biens et services traversent la frontière canado-américaine. Le Canada et les États-Unis sont les partenaires commerciaux les plus importants de la planète, avec des échanges qui ont atteint 880 milliards de dollars l’an dernier ».

La santé économique canadienne repose donc directement sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé il y a presque 23 ans, qui encourage l’ouverture des États-Unis aux produits du Canada et du Mexique.
La santé économique canadienne repose directement sur l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), signé il y a presque 23 ans, qui encourage l’ouverture des États-Unis aux produits du Canada et du Mexique. ©  Christian Bénard

Quelques dossiers clés

L’ALÉNA

Lors de la campagne en vue de son élection, Donald Trump avait soutenu haut et fort son idée de remettre à plat l’ALÉNA, l’Accord de libre-échange nord-américain qui relie depuis 1994 les États-Unis, le Canada et le Mexique.

L’intention pour le président Trump étant de le renégocier au plus grand bénéfice de son pays, car comme il l’a soutenu : les intérêts des États-Unis seront privilégiés et mis en avant en tout temps.

Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau s’était montré ouvert à cette renégociation.

Depuis l’investiture de Donald Trump à la présidence américaine, plusieurs rencontres bilatérales ont eu lieu entre les représentants des deux pays sur cette question.

Certains des sujets abordés lors de ces rencontres seront certainement remis sur la table lors de la toute première rencontre entre Justin Trudeau et Donald Trump ce lundi.

L’agroalimentaire et le secteur manufacturier

Les secteurs qui seront touchés par une renégociation de l’ALÉNA sont principalement :

l’agroalimentaire, notamment l’industrie laitière où les producteurs canadiens de fromage fins pourraient perdre des parts de marché.

Certaines industries manufacturières du secteur minier ou qui produisent de l’aluminium, fabriquent des machineries qui sont exportées aux États-Unis, redoutent la baisse de leurs chiffres d’affaires et des pertes d’emplois importantes avec un nouvel accord qui ne tient pas compte de leurs intérêts.

Le bois d’oeuvre continue d’être source de mésentente entre le Canada et les États-Unis.
Le bois d’oeuvre continue d’être source de mésentente entre le Canada et les États-Unis. © iStock

L’accord sur le bois d’œuvre

Il existe un conflit permanent depuis 25 ansentre le Canada et les États-Unis en ce qui concerne le bois d’œuvre.

Les entreprises américaines accusent l’industrie canadienne d’être hautement subventionnée et elles exigent des droits compensateurs et des restrictions au niveau des exportations par des quotas ou par des taxations.

L’accord entre les deux pays sur ce bois d’œuvre est échu depuis quelques mois et les négociations se sont rouvertes et se poursuivent en vue du renouvellement de cette entente.

Les Canadiens attendent une nouvelle entente satisfaisante pour les entreprises forestières du pays qui ont déjà perdu plusieurs parts de marché à force de céder aux pressions américaines.

Depuis 1986, ces parts de marché ont dégringolé de 34 à moins de 25 %. Le souhait pour les entreprises américaines et qu’elles retombent à 22 % avec la conclusion d’une nouvelle entente.

Au Canada qui a toujours cédé aux pressions des États-Unis en laissant des parts de marché, les opérateurs économiques estiment qu’il est certes important d’avoir une nouvelle entente, mais que le Canada devrait « négocier fermement », en ce qui concerne l’industrie forestière qui a déjà assez accordé de concessions aux États-Unis.

C’est important pour permettre aux communautés de pouvoir se développer convenablement, soutiennent ces opérateurs, car s’il y a moins de commandes de la part des États-Unis, il y aura moins de production au Canada et moins de création d’emplois.

Dans son approche, Justin Trudeau est invité à éviter d’autres droits compensateurs « injustes » réclamés par les États-Unis, de nouvelles restrictions à travers des quotas ou autres taxations qui auront des conséquences dramatiques pour le Canada, notamment dans les plus grandes scieries, surtout celles de l’est du pays qui ont absolument besoin du marché américain pour se maintenir, contrairement aux industries de l’ouest.

Justin Trudeau a tout intérêt à éviter un conflit commercial avec les États-Unis, car, en définitive, les impacts de la renégociation de l’ALÉNA et de différents autres accords bilatéraux sur l’économie canadienne en général peuvent être dévastateurs, si le nouveau président en venait à appliquer sa ligne dure en ne privilégiant que les intérêts des États-Unis.

RCI avec Radio-Canada

À lire aussi :

Justin Trudeau rencontrera Donald Trump à Washington lundi

Renouvellement de l’entente sur le bois d’oeuvre

Catégories : Économie, International, Politique
Mots-clés : , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.