Les billets d’avion dans les aéroports régionaux coûtent chers, plus chers parfois que pour aller à l’étranger.Photo Credit: Istock

Les billets d’avion dans les aéroports régionaux coûtent chers, plus chers parfois que pour aller à l’étranger.Photo Credit: Radio-Canada

Les prix de nos billets d’avion au pays encore plus élevés à l’horizon

Lorsque vous effectuez un vol Paris-Montréal, le coût de votre billet d’avion contient seulement un peu moins du quart de toutes les taxes qui se trouvent sur un billet pour un trajet interne au Canada d’une distance équivalente.

La part de la taxation sur le prix d’un vol Paris-Montréal est en moyenne de 12 %. Elle est au Canada de 40 %. Ces taxes touchent particulièrement les régions du Québec et du Canada éloignées des grands centres.

Si l’affaire a transformé nos aéroports en vache à lait pour le gouvernement canadien, elle est venue clouer au sol bien des projets de petits transporteurs aériens qui, au fil des années, voulaient injecter un peu plus de compétition dans le ciel canadien.

Nos aéroports traînent comme un boulet aux pieds ce régime de taxes aéroportuaires qui date du milieu des années 1990. Les gens s’y déplacent moins. Il y a moins de transactions et moins de va-et-vient.

Le problème semble difficile à régler puisque le transport aérien relève du gouvernement fédéral, alors que le développement régional est une responsabilité rattachée aux gouvernements provinciaux. Or, un projet du gouvernement canadien de privatiser les aéroports pourrait bien empirer les choses et entraîner une augmentation encore plus élevée des prix des billets d’avion.

Une privatisation des aéroports qui viendrait freiner les décollages – 6:57

Quand le gouvernement canadien se place en travers de la piste

Aéroport régional de Gaspé au Québec. Radio-Canada

Aéroport régional de Gaspé au Québec. Radio-Canada

Les aéroports principaux du Canada, dont celui de Vancouver, sont gérés par des organisations privées à but non lucratif.

Une des recommandations d’un rapport qui fait l’objet de discussion au sein du gouvernement canadien est de faire « la transition, d’ici trois ans, vers une structure à capital-actions pour les aéroports importants, avec un financement par capitaux propres d’investisseurs de grands établissements ».

Ce changement serait accompagné, selon le rapport, de lois protégeant les intérêts commerciaux et nationaux, et des limites seraient vraisemblablement imposées sur le pourcentage d’intérêt détenu par des investisseurs étrangers.

Le président-directeur général de l’aéroport international de Vancouver, Craig Richmond, averti toutefois que gérer un aéroport avec pour objectif de générer des bénéfices pour des investisseurs étrangers n’aidera pas les voyageurs. « Je crois que ce serait une erreur de privatiser dans le but de faire un coup d’argent », affirme-t-il.

« Actuellement, l’aéroport est géré dans le but de le rendre efficace et non pour les profits », ajoute-t-il.

Les municipalités du Québec veulent que ça change

Un Comité sur les aéroports régionaux de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) a adopté au début de février un plan d’action en trois volets pour le développement des aéroports régionaux.

Il entend notamment s’attaquer au prix exorbitant des billets d’avion en région qui sont surtaxés, selon Daniel Côté, président du Comité sur les aéroports régionaux de l’UMQ et maire de la ville de Gaspé. « Il y a une série de taxes qui touchent le transport aérien, et ça touche particulièrement les régions du Québec. Ça ne touche pas les vols internationaux, seulement les vols intrarégionaux. On est vraiment dans un paradigme inversé de ce qui se fait aux États-Unis ».

RCI avec la contribution de Bis Petitpas et Isabelle Lévesque de Radio-Canada

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