Centre de détention. Le migrant disait que très rarement ils étaient autorisés à sortir de leurs cellules. Ils ont dit que beaucoup de gens sont malades et qu’ils n’ont pas accès aux soins médicaux, et certains d’entre eux sont morts. Alessio Romenzi

Centre de détention. Le migrant disait que très rarement ils étaient autorisés à sortir de leurs cellules. Ils ont dit que beaucoup de gens sont malades et qu’ils n’ont pas accès aux soins médicaux, et certains d’entre eux sont morts. Alessio Romenzi

Le funeste destin des enfants et des femmes sur la route migratoire de l’Afrique du Nord vers l’Europe

L’UNICEF (Fonds des Nations unies pour l’enfance) rapporte que des milliers de femmes et d’enfants réfugiés et migrants sont en proie à toutes sortes de violences entre l’Afrique du Nord et l’Europe. En raison de l’urgence de la situation, l’organisation appelle à des actions immédiates pour soulager leur souffrance.

Des excès dommageables pour leur vie

Le rapport de l’UNICEF, intitulé Un périple meurtrier pour les enfants : sur la route de la méditerranée centrale, présente dans le détail les risques extrêmes qu’affrontent les enfants réfugiés migrants.

Ils sont souvent engagés dans un voyage périlleux vers l’occident, en partant de l’Afrique subsaharienne jusqu’en Libye, où ils doivent réaliser l’exploit de traverser la mer jusqu’en Italie.

Une aventure ardue, sur un chemin jonché d’obstacles aussi bien naturels qu’humains.

Des loups dans la bergerie

Parmi les enfants interrogés dans le cadre du rapport de l’UNICEF, les trois quarts ont donné un témoignage bouleversant des violences subies durant leur parcours.

Leurs récits se résument en souffrances de toutes sortes, allant du harcèlement aux agressions pouvant prendre différentes formes :

  • Violence sexuelle
  • Exploitation
  • Mauvais traitements
  • Rétention le long de la route migratoire du bassin méditerranéen

centre de détention. Le migrant disait que très rarement ils étaient autorisés à sortir de leurs cellules.
Ils ont dit que beaucoup de gens sont malades et qu’ils n’ont pas accès aux soins médicaux, et certains d’entre eux sont morts. Alessio Romenzi

Ce sont près de la moitié des femmes et des enfants interrogés qui ont déclaré avoir été victimes de violence sexuelle pendant leur migration, souvent à plusieurs reprises et dans plusieurs lieux.

L’UNICEF fait état de 4570 morts durant la tentative de la traversée de la Méditerranée à partir de la Libye l’année dernière.

Parmi ces morts, il y aurait eu au moins 700 enfants, selon les estimations de l’UNICEF

L’urgence d’établir des voies plus sûres

La route qui mène vers la terre européenne où les migrants souhaitent trouver de meilleures conditions de vie est contrôlée par des passeurs, trafiquants et autres personnes qui dictent la loi, celle des plus forts, en face de personnes vulnérables, désespérées, démunies et fragiles.

Le monde ne peut continuer à rester indifférent en face du drame qui se joue dans cette partie du monde.

Des efforts sont certes visibles de parts et d’autres, mais l’UNICEF estime qu’il faut aller plus loin, en établissant des voies plus sûres, et en prenant des mesures légales pour protéger les enfants migrants et tenir les prédateurs loin d’eux.

Selon les chiffres de l’UNICEF, au moment de l’enquête en fin 2016, 256 000 personnes migrantes avaient été recensées en Libye, parmi lesquelles 30 803 femmes et 23 102 enfants, dont un tiers non accompagné.

Le nombre réel des enfants et des femmes dans cette situation de désespoir peut être trois fois supérieur à ce qui est publié de manière approximative.

Le rapport de l’UNICEF

Dans un contexte où les concernés sont ruinés par les passeurs à qui ils ont eu à payer des sommes importantes pour assurer leur traversée, alors qu’ils vivent au quotidien sous la menace d’enlèvement et de trafics humains de toutes sortes, l’UNICEF tire la sonnette d’alarme.

Pris en étau entre dettes envers passeurs, violences, famine et conditions de logement indécentes, ces migrants ne savent plus à quel saint se vouer.

C’est ainsi que l’UNICEF a préparé un plan en six points, et elle exhorte les gouvernements du monde à les appuyer.

Afshan Khan, la directrice régionale de l’UNICEF et coordonnatrice spéciale des programmes d’intervention pour la crise des réfugiées et migrants en Europe, a discuté des attentes après la publication du rapport, avec Alice Chantal Tchandem.

Écoutez

À noter

Le plan d’action de l’UNICEF pour les enfants déracinés

1.

Protéger les enfants réfugiés et migrants de l’exploitation et de la violence, et en particulier ceux qui ne sont pas accompagnés.

2.

Mettre fin à la rétention d’enfants migrants ou demandant le statut de réfugié, en mettant en place diverses mesures pratiques.

3.

Garder les familles réunies afin de mieux protéger les enfants et de leur donner un statut légal.

4.

Permettre à tous les enfants réfugiés et migrants de poursuivre leur éducation, et leur donner accès à des services de santé ainsi qu’à d’autres services de qualité.

5.

S’attaquer aux causes sous-jacentes des déplacements à vaste échelle de personnes réfugiées et migrantes.

6.

Promouvoir des mesures de lutte contre la xénophobie, la discrimination et la marginalisation dans les pays de transit et de destination.

Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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