Len Van Heest espère pouvoir revenir au Canada. « Merci à tous les Canadiens d’avoir contribué positivement à ma vie pendant mes soixante ans ici », a-t-il déclaré. Photo : CBC

Len Van Heest espère pouvoir revenir au Canada. « Merci à tous les Canadiens d’avoir contribué positivement à ma vie pendant mes soixante ans ici », a-t-il déclaré. Photo : CBC

Déporté aux Pays-Bas après près de 6 décennies de vie au Canada : « Je ne sais pas ce que je vais faire »

L’homme qui a vécu au Canada depuis sa tendre enfance est arrivé mardi à Amsterdam après avoir été expulsé du Canada en raison de ses infractions pénales, ce qui, selon lui, est dû à sa maladie mentale. « C’est dévastateur, dit Len Van Heest, 59 ans, qui affirme que ses troubles bipolaires sont responsables de ses antécédents criminels.

Len Van Heest a été accueilli à l’aéroport d’Amsterdam Schiphol par sa cousine Monique Lemstra et les parents de celle-ci qui vont héberger l’expulsé du moins temporairement.

« Ils m’envoient dans un pays étranger, ils m’enlèvent ma mère, tous mes amis. Je suis dévasté », dit l’homme qui a  déménagé au Canada avec ses parents à l’âge de 8 mois.

Il est l’un de ces nombreux immigrants qui sont renvoyés du Canada dans la foulée des décisions du précédent gouvernement conservateur canadien qui a durci les lois concernant l’expulsion de criminels non citoyens.

Un passé criminel qui ne pardonne pas

Van Heest avait été déporté une première fois en janvier 2008 après avoir été jugé inadmissible pour rester au Canada en raison d’une condamnation en 2001 pour voies de fait avec une arme.

Selon les documents du tribunal, il a été reconnu coupable de plus de 40 accusations criminelles entre 1976 et 2013. Il a été privé d’une résidence permanente au Canada en raison de son casier judiciaire.

Van Heest dit que ses crimes étaient le résultat d’ennuis bipolaires qu’il a développé alors qu’il était un adolescent. Il a effectué neuf mois de prison pour une agression, mais il affirme qu’il est aujourd’hui en pleine maîtrise de sa maladie mentale et qu’il ne boit ni ne se drogue.

Len Van Heest, à droite, son grand-neveu, Kaine Miranda, et sa mère, Trixie Van Heest. (Nouvelles CHEK)
Len Van Heest, à droite, son grand-neveu, Kaine Miranda, et sa mère, Trixie Van Heest. (Nouvelles CHEK)

Dernière demande pour rester au pays refusée

Après des années de retard, sa dernière demande pour rester à Vancouver a été refusée jeudi dernier. Il avait demandé un statut de résident permanent fondé sur des motifs humanitaires.

Juste avant 15 h lundi, les agents de la frontière canadienne ont escorté Van Heest ​jusqu’à l’avion en partance de Vancouver.

Dans les documents judiciaires, il a déclaré qu’il ne serait pas capable d’obtenir des soins de santé, un logement, un revenu ou un réseau social aux Pays-Bas.

Van Heest laisse au Canada sa mère, Trixie, 81 ans, avec qui il a vécu, ainsi que son frère et ses nièces et neveux.

« Nous jouons au Scrabble, elle fait ma lessive, je l’aide à couper l’herbe et tout ça… Nous sommes juste les meilleurs amis, ça dévaste ma mère, ça me dévaste, ça dévaste toute ma famille. »

La chef du Parti vert Elizabeth May avait fait appel aux ministres fédéraux de la Sécurité publique, Ralph Goodale, et de l’Immigration, Ahmed Hussen, pour arrêter les procédures de déportation.

« Je suis très inquiète parce qu’une fois qu’une personne est expulsée, il devient extrêmement difficile pour elle de revenir au Canada », a déclaré Mme May dans une interview.

Van Heest affirme que le Canada est « le seul pays que j’aie jamais connu. Et ils me chassent maintenant. »
Van Heest affirme que le Canada est « le seul pays que j’aie jamais connu. Et ils me chassent maintenant. »

RCI avec CBC News et Radio-Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International
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